La Commission d’aménagement du Nunavut présente son plan sur la gestion des ressources
Radio-Canada
Après 16 ans de travaux, la Commission d’aménagement du Nunavut (CAN) a rendu public son vaste plan d’aménagement, un projet de longue haleine qui sert à la fois à guider et orienter l'utilisation et l’exploitation des ressources sur le territoire.
Le plan est orienté en six axes, qui vont de la protection et de la préservation de l’environnement au développement économique, et s’intéressent notamment à la pêche commerciale, au potentiel des minéraux ou encore à la création de futurs parcs territoriaux.
Le plan d’aménagement est le fruit d’années de recherches et de consultations qui ont mené à l’élaboration de quatre ébauches, rendues publiques en 2012, en 2014, en 2016 puis en juillet 2021. La Commission affirme que plusieurs modifications ont été apportées à sa plus récente ébauche, notamment en ce qui a trait à l’habitat naturel des caribous, aux terres inuit et au transport maritime.
Le principal défi a été de trouver l’équilibre entre les différents intérêts qui entraient en compétition les uns envers les autres, a indiqué la directrice générale de la CAN, Sharon Ehaloak, dans un communiqué de presse.
En vertu de l'article 11 de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, la Commission a le mandat d'élaborer, de mettre en œuvre et de surveiller les plans d'aménagement du territoire.
Tout comme dans son ébauche de 2021, la Commission a choisi de diviser les 3,3 millions de kilomètres carrés de zones terrestres et marines du Nunavut en trois catégories ; les zones à usage limité, les zones à usage conditionnel et les zones à usage mixte.
Les zones à usage limité représentent près de 20 % du territoire. Dans ces zones, les restrictions sont très serrées et il y existe des interdictions pour au moins un type d'utilisation des terres à longueur d’année, comme l’exploration et l’extraction minière, pétrolière et gazière ou encore la construction d’infrastructures hydro-électrique. En revanche, cette interdiction ne s’applique pas aux projets qui auront obtenu des permis d’exploration avant le 30 septembre 2023.
Sur les terres inuit, les organisations inuit de la région concernée seront en mesure d’autoriser un projet même s’il touche une zone à usage limité.
Dans le plan, plusieurs habitats des caribous sont classés comme des zones à usage limité, comme certains corridors de migration et leurs lieux de mise bas. Les caribous femelles sont particulièrement vulnérables durant leur période de gestation, car elles ont tendance à limiter leurs déplacements. Durant le processus de consultations publiques, plusieurs organismes et résidents ont d’ailleurs exprimé leur désir de voir la conservation du caribou être resserrée.