
La Colombie-Britannique ajoute 166 M$ pour le logement abordable dans son budget 2022
Radio-Canada
Dans son budget de mardi, la Colombie-Britannique ajoute 166 millions de dollars sur 3 ans à son plan décennal pour le logement abordable. Des experts disent que cela est insuffisant et demandent une révision du plan et plus de courage politique de la part du gouvernement de John Horgan.
Cent millions de dollars seront consacrés à des fournisseurs de logements à but non lucratif. Une bonne nouvelle, selon le directeur général de la Fédération de l'habitation coopérative de la Colombie-Britannique, Thom Armstrong. Celui-ci reconnaît l’implication du gouvernement depuis 2018 dans le dossier du logement.
« Le problème est que nous ne sommes plus en 2018 et que le marché [...] a radicalement changé. »
Le besoin en logements abordables a augmenté de façon exponentielle, selon lui. Et même s’il est bienvenu de mettre l’accent sur la reprise après la pandémie, il estime que de nombreux investissements ne seront pas utiles si les Britanno-Colombiens n’ont pas un lieu abordable où vivre.
La cheffe du Parti vert, Sonia Furstenau, dénonce le fait que la province continue de faire des bénéfices sur la hausse du prix des maisons, sans prendre de mesures pour refroidir le marché.
En 2021, les ventes de maisons ont augmenté de 32,8 % en Colombie-Britannique et le prix de vente moyen des maisons a augmenté de 18,7 %.
Paul Kershaw, professeur agrégé à l'École de la santé des populations et de la santé publique de l'Université de la Colombie-Britannique et fondateur de Generation Squeeze, un groupe qui défend les intérêts des jeunes adultes est d'accord qu'il faut refroidir le marché. Il parle d’un échec fondamental de leadership dans l’enthousiasme de la province envers l’augmentation des prix de vente des maisons.
Pour lui, ce budget 2022 est beaucoup plus orienté vers un investissement pour les personnes âgées ayant par exemple besoin de soins médicaux. C'est important, [mais] ce n'est pas une province qui fonctionne bien pour toutes les générations.
Paul Kershaw explique qu’il faut maintenant 22 ans à un jeune adulte pour économiser une mise de fonds de 20 % du prix d'achat d'une maison. À l’époque de sa mère, dit-il, il ne fallait que 5 ans. Paul Kershaw condamne le fait que la valeur de sa maison ait augmenté d'un demi-million de dollars l’an dernier, la même progression que sa pension sur une période de 17 ans.