La cocaïne frelatée tue au moins 23 personnes en Argentine
Radio-Canada
Deux personnes restaient vendredi dans un état grave sous assistance respiratoire, parmi 37 encore hospitalisées dans l'agglomération de Buenos Aires, victimes de la cocaïne frelatée qui a fait 23 morts, selon un bilan actualisé des autorités sanitaires de la province.
Vingt hommes et trois femmes, âgés de 21 à 58 ans, sont morts depuis la nuit de mardi à mercredi, après avoir consommé des doses obtenues dans un point de vente connu à Puerta 8, une extension urbaine tenant du bidonville, dans la banlieue populaire de Loma Hermosa, à 40 km environ du centre de la capitale argentine.
Les victimes sont mortes pour la plupart loin du point de vente, 12 d'entre elles à leur domicile, avant d'avoir pu être hospitalisées, soit parce qu'elles étaient seules, soit en raison des effets foudroyants – vasculaires, cardiaques notamment – de la drogue frelatée. Deux autres sont mortes sur la voie publique.
Des 37 autres personnes hospitalisées dans sept établissements distincts, deux restaient intubées, selon le bilan du gouvernement de la province de Buenos Aires communiqué à l'Agence France-PresseAFP.
Treize personnes au total, interpellées lors de diverses opérations de police depuis le début de la crise, devaient être entendues par des magistrats dans le cadre de l'enquête sur la provenance de la cocaïne meurtrière, ont indiqué des sources judiciaires citées par l'agence publique argentine Telam.
Parmi eux figure un chef connu d'un réseau local de trafic de drogue dans le nord-ouest du grand Buenos Aires, un homme de 33 ans surnommé El paisa (le paysan). Mais, à ce stade, un lien avéré du suspect avec la cocaïne tueuse n'a pas été confirmé.
La substance avec laquelle la drogue a été coupée n'a pas encore été identifiée en laboratoire, mais les autorités se sont dites indirectement sûres qu'il s'agirait d'un dérivé d'opiacé.
Plus de 200 consultations ont eu lieu depuis la nuit de mardi à mercredi pour des personnes ayant consommé de la cocaïne frelatée, qui présentaient des symptômes de divers degrés de gravité.
Parmi elles figurent trois personnes sorties de l'hôpital après l'intoxication [et qui] avaient de nouveau [été hospitalisées] jeudi, car elles ont recommencé à consommer, a expliqué à des journalistes, jeudi, le ministre provincial de la Santé, Nicolas Kreplak.