La classe verte de Madame Hazhir
Radio-Canada
Une enseignante d’une école secondaire du Grand Vancouver a remarqué une hausse de l’anxiété chez ses élèves au cours des deux dernières années. Pour les aider, Mariam Hazhir leur propose de s'occuper d’une plante. Cette plante devient, en quelque sorte, la « confidente » de l’élève.
L’idée lui est venue du concept perse syngué sabour.
Je viens d'Afghanistan. Nous parlons beaucoup de ce concept chez moi. L’idée est de confier ses secrets et ses peurs à un objet pour s'en libérer, raconte Mariam Hazhir, enseignante de science et choix de carrière à l’école secondaire Tamanawis, à Surrey.
Mariam Hazhir demande à ses élèves d’apporter une plante de leur choix. En classe, ils apprennent à s’en occuper. Ils l'arrosent, la transplantent et lui parlent. À la fin du semestre, les élèves peuvent apporter leur plante à la maison.
Lorsqu’elle a proposé le projet à ses élèves, plusieurs avaient des réticences. Certains étudiants ont embarqué tout de suite, d’autres non. Je ne force personne à aimer ça. Je veux simplement qu’ils gardent l’esprit ouvert, raconte-t-elle.
« Parfois, des années plus tard, ils reviennent pour dire merci. Ça va parfaitement avec l’analogie de planter une graine et de lui donner du temps pour fleurir. »
Mariam Hazhir a voulu créer un espace où les élèves se sentent bien. Un espace où ils peuvent être eux-mêmes et où ils se sentent à l’aise de s’exprimer.
Je voulais un endroit où mes élèves peuvent dire: ''Mlle Hazhir, je n’aime pas faire ça, je ne suis pas d’accord avec vous.'' Un endroit où ils peuvent écrire sur leur pot : ''je n’aime pas les plantes''.
Je crois que l’idée d’un espace sécuritaire vient du fait que je suis une réfugiée. J’ai fui la guerre en Afghanistan lorsque j'avais 8 ans. J’ai besoin de me sentir bien dans cette classe autant que mes élèves parce que c’est comme une deuxième maison pour moi , ajoute-t-elle.