La cinéaste Sara Ben-Saud sur les traces de son grand-père
Radio-Canada
Le grand-père de la cinéaste gatinoise Sara Ben-Saud a longtemps tenu un journal dans lequel il racontait son quotidien en Libye et en Tunisie, où il a vécu. Inspirée par ses écrits, la réalisatrice de 25 ans s’est envolée mercredi pour la Tunisie, afin d’y tourner son premier film documentaire, À toi Jeddi.
Elle y restera jusqu’en juillet pour apprendre l’arabe, partager les coutumes et les traditions de sa famille paternelle et visiter les lieux que son grand-père décrit dans ses mémoires. Son parcours sera, du même coup, documenté à la caméra.
Je veux le faire depuis plusieurs années, mais ce n’était pas facile de partir longtemps, avec l’école et le travail. Cette année, c’est le bon moment, explique Sara Ben-Saud, qui avait 12 ans lorsque son grand-père est décédé.
Née d’une mère québécoise et d’un père libyen et tunisien, la cinéaste espère, avec ce projet, renouer avec ses racines maghrébines.
C’est vraiment une quête identitaire. [Je vais] aller chercher des morceaux de moi que je ne connais pas encore, explique celle qui est venue au monde et a grandi au Québec.
C’est la première fois qu’elle séjournera aussi longtemps en Tunisie.
« Ç’a toujours été difficile pour moi de savoir c’est quoi être Arabe, et comment en être fière. J’ai grandi avec beaucoup de préjugés autour de moi. Avec ce documentaire-là, je m’autorise à [...] célébrer les différentes cultures que je porte. »
Avec À toi Jeddi – grand-père, en arabe –, la famille de Sara Ben-Saud vivra, en quelque sorte, les échos de sa quête identitaire.
Pour le père de la cinéaste, Shaker Ben-Saud, il s’agit d’une façon de renouer à son tour avec ses propres origines, à travers le regard de sa fille.