La chanteuse montréalaise Allison Russell publiera ses mémoires aux États-Unis
Radio-Canada
Avec son premier album solo Outside Child, sorti en 2021, l’autrice-compositrice-interprète montréalaise Allison Russell s’est promptement taillée une place de choix au sein de l’industrie de la musique folk américaine. L’artiste de 41 ans qui réside désormais à Nashville, au Tennessee, s’apprête à publier ses mémoires en anglais chez la prestigieuse maison d'édition Macmillan.
Nommé pour trois prix Grammy, Outside Child raconte l’enfance douloureuse vécue par la chanteuse. Née d’une mère canado-écossaise schizophrène et d’un père grenadien – qu’elle n’a jamais connu – Allison Russell a été placée en famille d’accueil durant les cinq premières années de sa vie.
Sa mère a réussi à avoir la garde de son enfant quand elle s'est mariée à un homme plus âgé, originaire de l'Idaho. Allison Russell décrit son ancien beau-père comme un adepte du suprémacisme blanc, et dit qu’il l’a sexuellement abusée pendant une décennie. Elle a fui sa maison à l'âge de 15 ans, avant de déménager à Vancouver, en 1998.
L’été, je me rendais au cimetière Mont-Royal, a raconté Allison Russell en entrevue à la radio publique américaine (NPR) en mai dernier.
C’est magnifique. Il y avait beaucoup d'endroits paisibles près des arbres et des mausolées, j'y dormais parfois. Et j'allais à l'oratoire ou à la basilique, et je faisais semblant de prier, pour ensuite pouvoir m’assoupir dans les bancs.
Une des chansons figurant sur Outside Child a d’ailleurs pour titre Montreal.
Allison Russell insiste : son album n’a pas comme sujet principal l’abus dont elle a été victime, mais plutôt le chemin parcouru pour guérir de son passé. Je m’intéresse à l'art en tant que bouée de sauvetage, à la famille et à la communauté qu’on choisit pour nous aider à s’en sortir, a-t-elle expliqué au quotidien The Tennessean.
C’est en lisant le livret d'accompagnement du CD d’Outside Child que l’agent littéraire Meg Thompson a vu l’opportunité de transformer l’album en livre. J'ai été immédiatement attirée par la façon dont Allison pouvait remanier un traumatisme aussi inconcevable en paroles aussi époustouflantes, poétiques, nuancées, ludiques, voire joyeuses, a-t-elle dit en entrevue à Variety.
Bryn Clark, éditrice chez Flatiron Books – filiale américaine de Macmillan –, a accepté la proposition sans hésiter. Son écriture lyrique et son histoire profondément évocatrice ont enflammé mon cœur, assure-t-elle.