La CAQ prendra-t-elle vraiment ses distances de la réforme Barrette?
TVA Nouvelles
Le ministre Christian Dubé a confié à sa sous-ministre le soin de définir dans les prochaines semaines les grandes lignes d’un réseau décentralisé. M. Dubé, et avant lui, le premier ministre François Legault, ont établi une balise importante : le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ne doit plus être « l’opérateur » du réseau. Celui-ci doit se concentrer sur la fixation d’orientations stratégiques et d’objectifs et en mesurer l’atteinte. Finie la microgestion!
Faudrait-il être surpris que dans les hautes sphères du MSSS il y ait de la résistance ? Que parmi les 16 sous-ministres adjoints ou associés, certains n’acceptent pas de bon gré de céder des pouvoirs au profit des établissements ? Il y aura aussi une partie significative des 1300 employés à réaffecter...
La pandémie a constitué un test de solidité pour tous les réseaux de la santé de la planète. Le nôtre a tragiquement échoué.
Notre réseau de la santé est mal en point depuis 30 ans. Mais manifestement, la réforme Barrette, en 2015, avec son hypercentralisation, a empiré les choses. Par celle-ci, l’ex-ministre avait voulu ramener toutes les décisions au sommet et éliminer toute voix discordante.
Parmi les mesures dévastatrices de cette réforme figure l’abolition du poste de Commissaire à la santé et au bien-être, vérificateur indépendant du réseau, qui a heureusement été recréé par la CAQ.
La réforme Barrette a ensuite réduit le nombre des CISSS et des CIUSSS, pour le faire passer de 182 à 34. Simultanément, 1600 postes de gestionnaires ont été rayés, avec le résultat notamment que tous les CHSLD et beaucoup d’hôpitaux se sont retrouvés sans capitaine à la barre, entraînant les suites dramatiques que l’on connaît.
Finalement, les PDG de ces établissements surdimensionnés ont été soustraits à l’autorité de leur conseil d’administration et intégrés aux effectifs du MSSS.
Suite à cette restructuration en santé, a-t-on entendu les PDG dénoncer des situations inacceptables ? Leur statut d’employés du ministre les en empêchait. Sinon, ils risquaient le congédiement!
La centralisation excessive de la réforme Barrette n’a pas amené un meilleur accès aux soins, ni de gain d’efficacité, ni de réductions de coûts. Par contre, elle a généré une détérioration significative de la qualité de vie au travail du personnel du réseau.