La CAQ face à la «faille»
TVA Nouvelles
«Legault domine largement les intentions de vote, malgré une faille.» La «faille» c'est évidemment la santé.
Et le triste événement qui a fait les manchettes hier, la mort tragique de Richard Genest, survenue mercredi matin en Abitibi, semble agrandir la fameuse «faille», encore plus.
Tout gouvernement du Québec est pris avec cette faille. À chaque élection, la santé se hisse en tête des dossiers les plus discutés. Normal, c'est là le plus gros poste budgétaire de l'État du Québec.
Mais le sujet s'est fait de plus en plus prégnant, avec le vieillissement de la population, mais aussi la décision des gouvernements libéraux Chrétien-Martin, dans les années 1990, de réduire de façon drastique les transferts en santé.
1994: Jacques Parizeau, en débat télévisé, accuse le libéral Daniel Johnson (fils) de vouloir «taxer le cancer» (vague intention d'un ticket modérateur de 20 $ sur les traitements de chimio).
2003: Jean Charest promet de mettre fin à l'attente aux urgences aggravée par les «déficits zéro» des années Bouchard-Landry. Le chef libéral propose solennellement un «pacte» aux Québécois: «Je veux que mon gouvernement et moi soyons jugés là-dessus!»
2018: la CAQ promet de réduire à 90 minutes le temps d’attente en moyenne aux urgences, avant de voir un médecin, d’ici 2022 (-45 minutes par rapport à 2018). Elle promettait aussi, entre autres d'améliorer l’accès aux consultations sans rendez-vous de première ligne le soir et la fin de semaine dans les CLSC et dans GMF.
Depuis le dépôt du Rapport de la protectrice du citoyen sur l'hécatombe dans les CHSLD et l'ouverture de l'enquête de la Coroner Géhane Kamel sur le même sujet, le gouvernement Legault subit un feu nourri.
Hier, s'est ajouté le drame de Senneterre où le gouvernement a rapidement tenu à nier tout lien entre la mort de M. Genest et la fermeture de l'urgence de l'endroit. MM. Dubé et Legault insistaient: le coroner n'y voit même pas de matière à enquête.