La capitale fédérale : une plaque tournante de la traite de personnes au pays
Radio-Canada
« La plus jeune survivante que nous avons accueillie au cours des 6 derniers mois avait 12 ans. »
Wendy Gee, directrice de l’organisme A New Day - Une nouvelle journée, lance un cri d’alarme. Le téléphone de l’organisme d’aide pour les jeunes victimes de traite de personnes à Ottawa ne dérougit pas.
Nous recevons maintenant trois fois plus de demandes d’aide qu’avant la pandémie.
Selon des informations colligées par Radio-Canada, la région de la capitale fédérale est un centre important de trafic de personnes à des fins sexuelles.
Après Toronto, Ottawa est la deuxième ville au Canada où l'on observe le plus grand nombre d’infractions liées à la traite de personnes au pays, d’après un rapport de Statistique Canada publié en juin 2022. Du côté du service de police de la Ville de Gatineau, le nombre de dossiers traités a plus que doublé entre 2020 et 2021.
Plusieurs facteurs expliquent que la région de la capitale fédérale soit une plaque tournante pour les trafiquants d’êtres humains et les proxénètes.
D’abord, il y a la situation géographique. Située sur le corridor entre Montréal et Windsor, la capitale est une destination pour les victimes du Nord.
Cette ville [Ottawa] est parmi les premières destinations des Autochtones du nord et des Inuit. C’est une population à risque, explique Aziz Froutan, du Centre canadien pour mettre fin à la traite des personnes.
Selon le ministère de la Sécurité publique, bien que les femmes autochtones ne représentent que 4 % de la population canadienne, elles constituent près 50 % des victimes de traite des personnes.