La candidature d’un professeur autochtone a été rejetée à l’Université de la Saskatchewan
Radio-Canada
Les administrateurs de l’Université de la Saskatchewan ont exigé certains documents pour avoir la preuve que le professeur cri-métis Réal Carrière est bel et bien autochtone. Or, cette documentation n'ayant pas été soumise, sa candidature a été rejetée.
Cette institution est censée être un leader dans la communauté. Il aurait été formidable de revenir, explique M. Carrière, qui est originaire de la province.
Réal Carrière enseigne à l’Université du Manitoba depuis des années après avoir remporté plusieurs prix pour sa thèse de doctorat intitulée Redécouvrir la voie : décoloniser la gouvernance autochtone.
À la fin de l’année dernière, un poste de professeur a été affiché par le Département d'études autochtones de l’Université de la Saskatchewan.
Réal Carrière est heureux à l’Université du Manitoba, mais il a sauté sur l’occasion de pouvoir retourner chez lui, à l’Université de la Saskatchewan.
Plus tôt cette année, il a été interviewé par un comité composé du directeur intérimaire du Département d'études autochtones de l'Université de la Saskatchewan, Jim Waldram, d'une professeure d’études autochtones de l’Université de la Saskatchewan, Winona Wheeler, et de cinq autres professeurs autochtones.
Ils ont longuement discuté de son identité autochtone. Ils ont ensuite communiqué avec sa famille et avec les membres de sa communauté. Réal Carrière était le choix unanime du comité et une offre d’emploi a été préparée.
Par la suite, lors d'un second entretien d'embauche avec la vice-rectrice intérimaire, on lui a demandé de soumettre des documents écrits afin de prouver qu’il est bel et bien autochtone.
Or, M. Carrière ne possède pas de documentation écrite au sujet de son statut parce qu’il estime que c’est une méthode coloniale. Pour convaincre les administrateurs, le comité d’embauche a présenté une lettre d’un aîné ainsi que diverses vidéos. Mais cela n’a pas suffi.