
La Caisse veut tourner le dos au carbone
Le Journal de Montréal
Loin d’en avoir terminé avec son virage vert, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui s’est pratiquement affranchie de ses investissements pétroliers dans les dernières années, ambitionne maintenant de miser plus que jamais sur des investissements verts.
La Caisse a dévoilé, mardi, une mise à jour de sa stratégie climatique qui prévoit notamment une baisse de 60 % de l’intensité carbone de son portefeuille d’ici 2030. Le bas de laine des Québécois ambitionne aussi de détenir au moins 54 milliards $ en actifs verts d’ici 2025.
De plus, une enveloppe de 10 milliards $ pour aider les grands pollueurs à améliorer leur bilan doit être mise en place, tandis que la Caisse compte bien retirer ses dernières billes du secteur pétrolier d’ici la fin de 2022. Ses dernières actions représentent présentement moins de 1 % de son portefeuille
«Nous sommes tous concernés par la situation climatique [...]. L'urgence d'agir nous pousse à aller plus loin, plus vite, et à innover. Nous devons prendre des décisions importantes sur des enjeux comme la production pétrolière et la décarbonation des secteurs essentiels à nos économies», a plaidé le président et chef de la direction de la CDPQ, Charles Émond, pour justifier ces objectifs.
La CDPQ avait adopté une première stratégie climatique en 2017 qui a notamment mené à sa sortie du pétrole.
La coalition Sortons la Caisse du carbone, qui milite pour que la Caisse verdisse ses investissements, s’est réjouie des engagements pris mardi, mais en espère encore plus.
«La Caisse devrait également tourner le dos au gaz et aux pipelines, et se fixer des objectifs encore plus ambitieux en termes de réduction des gaz à effet de serre», juge la coalition en critiquant le fait que la Caisse soit devenue l’actionnaire principal d’Energir.
L’organisme croit aussi que les banques canadiennes devraient s’inspirer de la CDPQ.
«Dans le dossier de la production du pétrole, la Caisse a écouté les marchés, la science, et la volonté des Québécois·e·s qui ne veulent pas que leur bas de laine alimente la crise climatique. Le signal envoyé aux autres fonds et aux banques canadiennes est clair : si la Caisse a pu le faire, vous pouvez et devez le faire aussi», ont avancé les membres de la coalition.