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La Côte-Nord se vide : le fly-in fly-out montré du doigt
Radio-Canada
L'an dernier, la Côte-Nord a été la seule région du Québec à voir sa population diminuer. Une centaine de résidents en moins, selon l'Institut de la statistique du Québec. Rien de dramatique, mais pour une région qui en compte seulement 90 405 et qui se vide goutte à goutte, la nouvelle n'est pas passée inaperçue.
Parmi les facteurs qui expliquent la tendance, il y en a un qui revient souvent : le navettage, communément appelé fly-in fly-out, le terme qui désigne ces travailleurs qui vont sur la Côte-Nord seulement à temps partiel pour travailler.
Gabrielle Tremblay-Lussier est une de ces personnes : Moi, je suis une opportuniste, professionnellement, c'est sûr! Infirmière sur les avions d’urgence médicale de la région, la femme de 33 ans accompagne les patients de petits villages isolés vers Blanc-Sablon ou Sept-Îles, où plus de services sont disponibles pour eux. Un métier qui n'a rien de banal à l'image de sa vie.
Gabrielle a un pied-à-terre à Blanc-Sablon quand elle travaille, mais elle continue de vivre dans le Grand Montréal. Elle a trouvé son emploi via une agence privée des Basses-Laurentides.
« Le fly-in fly-out out, ça permet d'avoir beaucoup de temps libre. On est appelés à travailler beaucoup, très intensément, sur des courtes périodes de temps pour, après ça, être complètement maître de notre temps. »
Jadis associé à l’industrie minière, le fly-in fly-out s’est étendu dans la région faute de main-d'œuvre locale. En janvier, 525 employés du Centre de santé et de services sociaux de la Côte-Nord – près de 20 % des travailleurs – étaient de la main-d'œuvre dite indépendante comme Gabrielle, en majorité des employés qui font du navettage.
D'ailleurs, heureusement que cette solution existe pour pourvoir les postes, sans quoi plusieurs services seraient menacés au CISSS. Sauf que pour les communautés de la Côte-Nord, le fly-in fly-out est aussi vu comme un problème.
« C'est mortel pour une ville comme Sept-Îles, pour une région comme la Côte-Nord, que des gens de l'extérieur viennent travailler. Que ce soit sur des horaires de 7/7 ou de 14/14, ça ne contribue pas au tissu social et à l'économie d'une ville. »
Gabrielle dit avoir le meilleur des deux mondes en faisant du navettage : d'un côté, la proximité de ses proches et les avantages de la grande ville. De l'autre, la pratique d'un métier qu'elle aime et l'accès à la nature et aux grands espaces.