![La bernache du Canada dérange à Lachine et LaSalle](https://journalmetro.com/wp-content/uploads/2022/04/ENV-ML-BERNACHE-BA-05-04-594-MOTS.jpg?resize=1051%2C591)
La bernache du Canada dérange à Lachine et LaSalle
Métro
Bien que la bernache du Canada soit un bel oiseau et qu’elle offre un magnifique spectacle lors de ses déplacements en formation en V, elle cause bien des maux de tête aux arrondissements de Lachine et de LaSalle. L’administration lachinoise vient d’ailleurs de renouveler son entente avec l’entreprise Artémis Faune pour la gestion des populations de cette espèce.
L’enjeu entourant les populations de bernaches du Canada est principalement sanitaire. Dans une publication sur le site de la Ville, on peut lire que chaque oiseau peut produire jusqu’à un kilo d’excréments par jour. «Les bernaches qui sont présentes sur les rives se nourrissent d’herbe et cela occasionne des enjeux de salubrité en raison des déjections au sol qui détériorent les lieux et les rendent moins hospitaliers aux citoyens», écrit l’arrondissement dans un sommaire décisionnel du 4 avril dernier.
En entrevue avec Métro, la directrice générale d’Artémis Faune, Marie-Ève Castonguay, explique que l’aménagement des parcs favorise également leur présence. «Les belles grandes surfaces de pelouse leur permettent d’avoir une bonne alimentation et la présence des humains leur offre une certaine sécurité puisqu’il y a moins de prédateurs comme le coyote ou le loup», dit-elle.
De son côté, Environnement et Changement climatique Canada ajoute sur son site Web que cet oiseau «défend farouchement [ses] sites de nidification et [que] des couples agressifs peuvent parfois causer des blessures, surtout chez les jeunes enfants ou les animaux».
Le professeur associé au Département des sciences biologiques de l’UQAM Jean-François Giroux s’est intéressé aux bernaches au cours des dernières années. En observant celles qui se sont installées dans le secteur des îles de Varennes, il a pu remarquer une croissance exponentielle des populations de cette espèce. «En 1992, il y avait trois nids de couple. Dans les dernières années de notre étude qui s’est terminée l’an dernier, nous avons eu jusqu’à 300 couples», décrit-il.
«Souvent, [elles] vont nicher à des endroits où il y a peu de prédateurs naturels et où il n’y a pas de chasse. L’herbe à leur disposition est parfois fertilisée, donc très riche en azote, ce qui est bon pour elles», explique-t-il en précisant qu’elles aiment revenir dans des endroits déjà fréquentés.
Marie-Ève Castonguay précise qu’il s’agit d’une bête qui se reproduit très bien. «Elles ont de grandes familles. On parle parfois de six à dix œufs par année!»