La Banque du Canada a « déclenché une guerre des classes », accuse Unifor
Radio-Canada
Le gouvernement du Canada doit adopter de nouvelles mesures pour venir en aide aux travailleurs et contribuer à faciliter la transition verte plutôt que de s'en prendre à eux alors que les taux d'intérêt montent, affirme le syndicat Unifor.
Dans le cadre de la présentation des attentes en prévision du prochain budget fédéral, la présidente d'Unifor, Lana Payne, a pressé la Banque du Canada de cesser d'augmenter les taux d'intérêt. Ces hausses, dit-elle, font souffrir les travailleurs canadiens inutilement.
Il s'agit d'une période difficile pour les travailleuses et travailleurs, qui doivent faire face à l'incertitude économique et aux répercussions continues de la pandémie, a-t-elle déclaré par voie de communiqué.
Une crise de l'accessibilité financière, des chaînes d'approvisionnement brisées, une inflation élevée, des taux d'intérêt en hausse et des services publics, y compris les soins de santé, sous pression placent les travailleuses et travailleurs et leurs familles dans un scénario de crise.
Toujours dans le communiqué, Mme Payne appelle Ottawa à remédier à la crise de l'accessibilité financière, en plus de réaliser une réforme permanente de l'assurance-emploi, d'adopter une loi anti-briseurs de grève rigoureuse et de donner un coup de pouce pour transformer l'économie nationale afin de mieux combattre les changements climatiques.
Et aux yeux de la présidente d'Unifor, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, n'a rien de moins que déclaré la guerre des classes dans notre pays.
Plus tôt, lundi, M. Macklem a reconnu que le ralentissement économique anticipé au pays aurait des effets disproportionnés sur les moins bien nantis.
Et si les Canadiens souffrent effectivement de la hausse des taux d'intérêt, passés de 0,25 % à 3,75 % depuis le mois de mars, cette année, le gouverneur de la Banque rejette l'idée d'une pause dans ces augmentations, tel que réclamé par Mme Payne.
Nous croyons qu'il est encore nécessaire de procéder à des hausses, mais nous approchons de la fin de ce cycle de resserrement. Je ne peux pas vous dire exactement ce que ce sera. Nous n'y sommes pas encore, mais nous nous en approchons, a déclaré M. Macklem.