La Banque centrale européenne prépare une première hausse de taux pour juillet
Radio-Canada
La Banque centrale européenne (BCE) a mis fin jeudi à sa politique d'achats d'obligations sur les marchés et a annoncé qu'elle relèverait ses taux d'intérêt en juillet pour la première fois depuis 2011 en précisant qu'elle n'excluait pas une hausse plus importante en septembre si l'inflation ne ralentit pas.
La hausse des prix à la consommation dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique a atteint 8,1 % sur un an en mai, un niveau sans précédent depuis la création de l'euro, et la BCE craint désormais de voir cette hausse se généraliser et déboucher sur une spirale inflationniste difficile à enrayer.
Pour l'éviter, elle arrêtera donc le 1er juillet les achats d'obligations réalisés au titre du Programme d'achats d'actifs (APP), son principal outil de soutien au crédit et à l'économie depuis la crise de la dette dans la zone euro.
Elle relèvera ensuite ses taux d'intérêt directeurs de 25 points de base le 21 juillet et prévoit un nouveau relèvement en septembre, qui pourrait être plus important.
Une hausse de 50 points de base serait la plus forte augmentation décidée par l'institution depuis 2000.
Nous ferons en sorte que l'inflation revienne à notre objectif de 2 % à moyen terme, a déclaré la présidente de l'institution, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse.
Le taux de dépôt de la BCE est pour l'instant fixé à -0,5 % et Christine Lagarde a déclaré récemment qu'il pourrait être ramené à zéro ou légèrement au-dessus d'ici la fin du troisième trimestre.
L'ampleur des hausses de taux à venir fait depuis plusieurs mois déjà l'objet de vifs débats au sein de l'organisation. L'économiste en chef de la BCE, Philip Lane, défend des hausses d'un quart de point en juillet comme en septembre, alors que d'autres plaident pour ne pas exclure des hausses d'un demi-point.
La BCE a fourni jeudi un argument supplémentaire à ces derniers en relevant une nouvelle fois ses prévisions d'inflation : elle table désormais sur une hausse des prix de 6,8 % cette année, contre 5,1 % dans ses prévisions de mars, puis de 3,5 % en 2023 et de 2,1 % en 2024, soit quatre années consécutives au-dessus de son objectif de 2 %.