
La baignade dans la Seine de l'Ancien Régime aux JO-2024
TVA Nouvelles
En vogue sous l’Ancien Régime, mais interdite depuis 101 ans, la baignade dans la Seine doit de nouveau être autorisée au grand public à Paris dès 2025, 37 ans après la fameuse promesse de Jacques Chirac.
Sa lointaine successeure à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, doit se baigner cette semaine dans le fleuve, censé ensuite accueillir les épreuves de triathlon (30 et 31 juillet, 5 août), de natation-marathon (8 et 9 août) et de paratriathlon (1er et 2 septembre) lors des Jeux olympiques et paralympiques.
La baignade dans la Seine était pratiquée sous l’Ancien Régime. À Paris, «la mode des bains dans la Seine apparaît au milieu du XVIIe siècle le long du quai Sully», selon un article historique publié sur le site de la Mairie de Paris. Il est alors d’usage de se baigner nu, une pratique qui sera interdite dès la fin du siècle.
Aux siècles suivants, des piscines flottantes sont installées sur la Seine, alimentées par l’eau du fleuve, selon la même source. La plus célèbre, la piscine Deligny, du nom d’un des premiers maîtres-nageurs qui donnaient des cours le long des quais du VIIe arrondissement, est érigée en 1801 sur une douzaine de barges.
Une vingtaine de bassins similaires cohabiteront à Paris à la fin du XIXe siècle, avant de tomber en désuétude avec l’avènement des piscines «terrestres».
Mais des irréductibles continuent de se baigner directement dans le fleuve jusqu’en 1923, année où un arrêté préfectoral interdit la baignade sous peine d’amende, «en raison des dangers causés par la navigation fluviale et la pollution».
Encore aujourd’hui, une brigade fluviale patrouille pour empêcher les plongeons.
Le 28 novembre 1988, Jacques Chirac, alors maire de Paris, fait une promesse restée célèbre : «Dans cinq ans, on pourra à nouveau s’y baigner», annonce-t-il, lors du lâcher de 5 000 brochets dans la Seine.
«Chiche», lui répond Brice Lalonde, secrétaire d’État à l’Environnement de l’époque. «Je viendrai avec les serviettes et les antibiotiques», ironise-t-il.