La 6e extinction des espèces serait sous-estimée
Radio-Canada
En prenant en compte les mollusques terrestres (escargots et limaces), de 7,5 à 13 % des espèces animales et végétales ont disparu depuis l’an 1500, montre une étude franco-américaine qui tend à confirmer que la sixième extinction est bel et bien commencée.
Jusqu'à aujourd'hui, on estimait que 0,04 % des espèces étaient disparues.
Les auteurs de ces travaux publiés dans la revue Biological Reviews (Nouvelle fenêtre) (en anglais) se sont intéressés aux invertébrés, particulièrement aux mollusques, puisque leurs coquilles demeurent après la disparition d'une espèce.
Selon ces chercheurs, de 150 000 à 260 000 espèces vivantes se sont éteintes dans les dernières centaines d’années.
L'inclusion des invertébrés est essentielle pour confirmer que nous assistons bien au début de la sixième extinction de masse de l'histoire de la Terre, affirme le professeur Robert Cowie, de l’Université d’Hawaï.
Jusqu’à maintenant, les vertébrés, qui ne représentent que 3 % de la biodiversité connue, étaient surreprésentés dans les calculs de la disparition des espèces associée à cette extinction de masse qui se distingue des autres par le fait qu’elle est causée par les activités humaines.
Apparue dans la littérature scientifique dans les trois dernières décennies, l’idée d’une sixième extinction ne fait toujours pas l’unanimité.
Certains préfèrent la notion de crise de la biodiversité en affirmant que les taux d'extinction estimés sont exagérés et que le taux d'extinction actuel n'est pas significativement plus élevé que le taux naturel de base associé à la trajectoire évolutive de la vie sur Terre.
Nous incluons dans nos travaux toutes les extinctions anthropiques depuis que l'humain moderne a quitté l'Afrique il y a 200 000 à 45 000 ans, bien que les taux d'extinction soient aujourd'hui beaucoup plus élevés qu'au début, expliquent Robert Cowie et ses collègues Philippe Bouchet et Benoît Fontaine, du Muséum national d'histoire naturelle de France.