
La 47e édition du FFO oscille entre polémique et découvertes musicales francophones
Radio-Canada
Un retour à la normale… ou presque. Après des éditions marquées par un public plus restreint, la 47e édition du Festival franco-ontarien (FFO) devait renouer avec ses habitudes d’avant-pandémie. La polémique liée à la programmation d’Éric Lapointe bouscule toutefois l’habituelle tranquillité du festival, au risque d’éclipser la venue d’artistes qui ont choisi d’adopter le français sur scène.
C’est le cas du Franco-Ontarien Mitch Jean, qui précédera Éric Lapointe vendredi soir sur la scène du FFO. Chanteur, auteur et compositeur, il était jusqu’alors habitué à chanter en anglais. Il y a un an, avec ma maison de disques, je me sentais prêt à me lancer dans le monde de la musique en français, se souvient-il. Sa prestation vendredi au FFO sera son tout premier spectacle 100 % francophone.
Pour ce premier tour de chant en français, Mitch Jean a choisi de présenter au public trois compositions originales, ainsi qu’une reprise de Michel Pagliaro.
Même si le français est sa langue maternelle, délaisser l’anglais pour écrire ses chansons est une démarche nouvelle pour le chanteur franco-ontarien. [Écrire en français] était quelque chose que je ne me croyais pas capable de faire, explique Mitch Jean. Je suis vraiment content d’avoir pris cette voie [...] Ça va progressivement devenir plus facile pour moi, c’est vraiment dans mon sang.
Je trouve que la langue française est très importante. Le mouvement franco-ontarien est là pour la maintenir le plus longtemps possible. Je suis fier de faire partie de ça et c’est ce que je vais essayer de soutenir le plus possible, sur scène, assure Mitch Jean.
Le français représente aussi quelque chose d’important pour le duo Twin Flames. Composé de la chanteuse et auteure franco-ontarienne Chelsey June et du chanteur Jaaji, originaire de Quaqtaq, un village nordique du Nunavik, le duo compte un répertoire folk et rock qui mêle français, anglais et inuktitut. Mais c’est un spectacle essentiellement francophone que Twin Flames présentera au FFO.
En couple dans la vie et sur la scène, Chelsey June et Jaaji se sont rencontrés en 2014, à la faveur du concours télévisuel Talents Autochtones Musicaux (TAM). Depuis, leur coup de foudre amoureux et musical les a conduits à adopter chacun la langue de l’autre.
On est fiers de chanter en français, assure Chelsey June, qui préfère prévenir ses admirateurs que les chansons en anglais ne feront pas partie de leur tour de chant vendredi soir à Ottawa. La chanteuse explique que plusieurs de leurs chansons ont ainsi été traduites en français. Le duo s’attelle par ailleurs actuellement à la préparation d’un album francophone.
Pour parler de la programmation de cette 47e édition présentée au parc Major à Ottawa, d’entrée de jeu, le producteur délégué du FFO, Daniel Simoncic, reconnaît qu’inclure Éric Lapointe dans la programmation a créé un peu de brouhaha de tous bords. Une décision que le président du groupe Simoncic assume pourtant, malgré les désapprobations formulées jusqu’à présent.