L’usine de batteries Volkswagen coûtera 16,3 G$ à Ottawa, estime le directeur du budget
Radio-Canada
La construction de l'usine de batteries de Volkswagen à St. Thomas, en Ontario, pour laquelle le gouvernement fédéral a promis des subventions allant jusqu'à 13 milliards de dollars, devrait plutôt coûter 16,3 milliards à l'État fédéral, conclut un rapport du Directeur parlementaire du budget (DPB).
La construction de l'usine doit commencer l'an prochain et devrait être terminée en 2027. L’usine de batteries – la première du genre construite par Volkswagen en Amérique du Nord – occupera une superficie qui équivaut à 210 terrains de soccer.
Les installations doivent produire des batteries pour alimenter jusqu'à un million de voitures électriques par année.
Dans le cadre de l’entente conclue avec le constructeur allemand, le fédéral doit lui octroyer de 8 à 13 milliards de dollars sur 10 ans pour la construction et le fonctionnement de l'usine, soit un investissement initial de 700 millions et des subventions subséquentes pour chaque batterie fabriquée et vendue par Volkswagen.
Or, comme c’est souvent le cas pour les grands projets, cette usine pourrait coûter passablement plus cher que prévu aux Canadiens.
« Selon notre analyse, l’engagement financier du gouvernement fédéral à l’endroit de Volkswagen totalisera environ 16,3 milliards de dollars pendant la période visée par l’accord. »
Une bonne partie de l'augmentation des coûts du projet découle d'un montant de 2,8 milliards de dollars d'ajustements fiscaux que le fédéral pourrait consentir à Volkswagen s'il veut égaler les incitatifs après impôt qu'offrent les États-Unis dans le cadre de leur Inflation Reduction Act, un plan intérieur de 478 milliards de dollars pour stimuler les technologies vertes.
En vertu de ce plan, Washington promet aux constructeurs 35 $ US de subvention par kilowattheure produit. Or, la production annuelle de l'usine Volkswagen de St. Thomas est estimée à 90 millions de kilowattheures. Ce qui représente environ 3,1 milliards de dollars américains, selon le DPB.
L'ajustement fiscal calculé par le DPB est nécessaire dans la mesure où l’aide américaine serait fournie par l’entremise d’un crédit d’impôt remboursable, donc non imposable, alors que l’aide canadienne, elle, est imposable en vertu des règles actuelles de la Loi de l’impôt sur le revenu, a précisé Yves Giroux lors d'une séance de breffage technique.