
L’Université McGill déroule le tapis rouge en Chine à une proche du Parti communiste
Le Journal de Montréal
Pour une très rare fois dans son histoire, l’Université McGill s’est rendue à l’étranger pour offrir une distinction honorifique à une riche femme d’affaires et philanthrope chinoise qui a des liens avec le Parti communiste chinois.
Ce n’est que la deuxième fois que l’université remet un doctorat honoris causa, sa plus haute distinction, à l’extérieur du Québec.
La somptueuse cérémonie a eu lieu à Ningbo, en Chine, le 4 mars dernier. Le recteur de McGill, Deep Saini, y a assisté en habit d’apparat, ainsi que deux vice-recteurs et le doyen de la Faculté des sciences de l’éducation.
La récipiendaire, Anna Pao Sohmen, est l’héritière d’un milliardaire chinois qui a fait fortune dans le transport maritime. Grande philanthrope en éducation, la femme d’affaires originaire de Hong Kong est également proche du pouvoir chinois.
Dans son discours de remerciement, elle a d’ailleurs souligné l’apport du président de la Chine, Xi Jinping, à ses réalisations.
Sur le site web de l’école qu’elle a cofondée, sa biographie indique qu’elle a été membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), un comité consultatif sous la direction du Parti communiste.
Plusieurs observateurs déplorent qu’une délégation aussi importante de McGill se soit déplacée en Chine pour décorer une proche du Parti communiste.
«C’est inacceptable d’une grande université canadienne financée par des fonds publics, surtout à la suite de la Commission sur l’ingérence étrangère», croit Christian Leuprecht, professeur au Collège militaire royal du Canada.