L’Union européenne prépare une réponse commune aux exigences russes sur le gaz
Radio-Canada
Les gouvernements et les importateurs de gaz naturel de l'Union européenne s'employaient vendredi à élaborer une réponse commune à l'exigence posée par Moscou que les achats de gaz russe soient désormais payés en roubles, sous peine de fermer le robinet qui fournit aux Vingt-Sept plus du tiers de leur consommation.
Le président russe Vladimir Poutine a signé jeudi un décret qui impose aux acheteurs des pays inamicaux – les pays qui ont adopté des sanctions contre la Russie – qu'ils ouvrent un compte en roubles auprès de Gazprombank, émanation du géant public des hydrocarbures Gazprom.
Annonçant que toutes les factures seraient émises en roubles à compter de ce vendredi, afin de soutenir la monnaie nationale affaiblie par les sanctions prises par les pays occidentaux en réponse à ce qu'il qualifie d'opération spéciale en Ukraine, Vladimir Poutine a prévenu que la Russie ne livrerait pas de gaz gratuitement si les acheteurs n'obtempèrent pas et continuent à payer en devises autres que le rouble.
Le Kremlin, qui a besoin des recettes du gaz pour soutenir son effort de guerre, a toutefois précisé vendredi qu'il ne fermerait pas les vannes de ses gazoducs immédiatement, les factures libellées début avril portant sur des livraisons prévues pendant la deuxième quinzaine du mois et en mai.
Ce décalage laisse un peu de temps aux pays européens pour s'organiser et les consultations allaient bon train vendredi avec les entreprises du secteur.
Nous travaillons étroitement avec les États membres et les opérateurs, a écrit sur Twitter la directrice générale de la division Énergie de la Commission européenne (CE), en évoquant une coordination en cours au sein de l'Union européenneUE pour établir une approche commune sur le paiement des contrats signés avec la Russie.
La Commission n'a pas voulu faire davantage de commentaires à ce stade.
Les exportations d'hydrocarbures sont le principal levier dont dispose la Russie pour riposter aux sanctions occidentales d'une ampleur sans précédent qui la frappent depuis l'invasion de l'Ukraine, mais la marge de manœuvre du Kremlin est limitée faute de débouché alternatif à court terme pour son gaz.
Si Poutine coupe le robinet du gaz, ça pourrait ne durer qu'un temps assez court. Il a besoin de notre argent et il ne peut pas rediriger tout son gaz naturel, commente un acheteur de gaz européen, qui souhaite rester anonyme.