L’Union européenne hésite avant de bannir le charbon russe
Radio-Canada
Les diplomates de l'Union européenne (UE) ne sont pas parvenus mercredi à s'accorder sur le cinquième train de sanctions contre la Russie proposé la veille par la Commission européenne en raison de questions techniques restant à régler, dont celle de l'impact sur les contrats en cours d'un éventuel embargo sur le charbon, ont déclaré à Reuters trois sources au fait des discussions.
En dépit du flou régnant sur la résolution de ces difficultés techniques, les diplomates européens étaient optimistes sur la possibilité de parvenir à un accord de compromis lors d'une nouvelle réunion prévue jeudi du Comité des représentants permanents des États membres auprès de l'UE.
L'adoption formelle du vaste train de sanctions proposé mardi par la CE – qui prévoit notamment un embargo sur les importations de charbon russe – dépend des dirigeants européens, mais la réunion mercredi des représentants des Vingt-Sept a été l'occasion pour certains pays de soulever des problèmes techniques, ont expliqué les sources.
Selon elles, la principale problématique a été soulevée par l'Allemagne, premier importateur d'hydrocarbures russes, réticente jusqu'ici sur le principe d'embargos en raison de sa dépendance énergétique à l'égard de la Russie.
Le représentant allemand a ainsi demandé des précisions sur l'impact d'un éventuel embargo sur le charbon, souhaitant savoir s'il affecterait les contrats déjà passés ou seulement ceux qui le seront à l'avenir. Si l'embargo ne venait à s'appliquer qu'aux nouveaux contrats, la Russie pourrait encore exporter du charbon vers l'UE pendant une longue période.
Un porte-parole du représentant de l'Allemagne à Bruxelles n'a pas souhaité faire de commentaire à ce sujet.
Des responsables européens ont quant à eux précisé à Reuters que la Commission européenne avait proposé une période d'extinction progressive de 90 jours pour les contrats en cours.
Les autres problèmes techniques à régler sont liés aux mesures à mettre en place pour empêcher l'accès aux ports européens des navires battant pavillon russe ou exploités par la Russie, ainsi que pour appliquer effectivement l'interdiction d'accès des entreprises russes à des marchés publics dans les États membres, a précisé l'une des sources.
Selon les sources, la Commission a été appelée à clarifier certaines des mesures proposées et à renforcer la solidité juridique d'autres dispositions, avant une éventuelle validation jeudi.