L’Ukraine et les autres atrocités
TVA Nouvelles
La destruction de l’Ukraine nous marque depuis plusieurs semaines déjà. Mais ce qui nous répugne d’abord et avant tout est le massacre d’humains innocents et la crise humanitaire sans précédent qui en résulte. Devant ce massacre, plusieurs restent sans mots, dans l’incompréhension totale. Pourquoi tant d’atrocités, d’inhumanité?
La question, ici, est de comprendre ce qui peut motiver quelqu’un à mettre fin à la vie d’une population entière, femmes et enfants, outre des raisons d’expansion territoriale. Bref, c’est une chose de vouloir dérober le bien d’autrui, mais cela en est une autre d’être prêt à tuer pour cela.
En fait, les atrocités des Russes envers l’Ukraine reflètent à grande échelle ce que l’on observe ici même, sur notre petit territoire québécois, avec le phénomène grandissant des fusillades meurtrières, des féminicides et des infanticides.
Il est vrai que la motivation principale de la violence est de vouloir s’approprier quelque chose (un territoire dans le cas de Poutine, de l’argent dans le cas des jeunes criminels, l’asservissement d’une femme dans le cas de l’homme violent). Mais tant et aussi longtemps que nous n’aborderons pas cette violence d’un point de vue psychologique (narcissisme, anti-socialité, etc.), nous ferons fausse route et le problème ne fera que grandir.
La dissociation
Une grande partie de la solution du problème de la criminalité réside dans la connaissance que nous avons des motivations profondes des sociopathes. En général, les personnes violentes qui n’hésitent pas à abattre froidement une autre personne innocente (Poutine qui ordonne de bombarder un hôpital bondé de femmes enceintes, fusillade à l’aveugle dans Montréal, infanticides et féminicides d’hommes blessés par une séparation) sont des individus très particuliers qui ont atteint un haut niveau de dissociation. Leur capacité à ressentir la souffrance de l’autre leur est complètement inaccessible (aucune empathie). Et cela s’explique assez bien.
Nous ne naissons pas dissociés, nous le devenons. Les études montrent en effet que les enfants vivant dans des environnements familiaux traumatisants (beaucoup de violence, d’abus physiques, etc.) se retrouvent généralement avec des symptômes sévères de stress post-traumatique.
Une des conséquences les plus désorganisantes de ce syndrome est que le cerveau de l’enfant se «déconnecte» graduellement au point de vue des émotions. Motivée par la survie des organes vitaux qui ne pourraient pas tenir longtemps dans de tels états d’anxiété, une partie du cerveau «gèle» une autre partie du cerveau qui, elle, est responsable du ressenti émotif (par des substances biochimiques naturelles). Ainsi l’enfant traumatisé deviendra-t-il incapable de ressentir la moindre empathie envers les autres. Or, combiné à une rage narcissique due au fait d’avoir été si sauvagement traité dans l’enfance, le cerveau désensibilisé de l’enfant devenu adulte le prédisposera à commettre toutes les atrocités auxquelles nous assistons, ici et ailleurs.
Nous ne pouvons y échapper comme société. Tout adulte violent puise ses motivations profondes dans une enfance violentée.