L’ONU tenue à l’écart de la frontière entre le Bélarus et la Pologne
Radio-Canada
L'ONU s'est plainte, mardi, que la Pologne et le Bélarus lui aient refusé l'accès à la zone frontalière entre les deux pays où l'organisation entendait enquêter sur la crise migratoire.
Lors d'un point de presse ordinaire des agences humanitaires, une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU ONU aux droits de l'homme, Liz Throssell, a expliqué que leur équipe avait pu se rendre en Pologne, mais sans avoir eu l'autorisation d'accéder à la zone frontalière, tandis que le Bélarus avait bloqué l'accès à l'ensemble de son territoire.
« Nous demandons instamment aux autorités des deux pays d'autoriser l'accès aux zones frontalières aux représentants humanitaires et des droits de l'homme, aux journalistes, aux avocats, ainsi qu'aux représentants de la société civile. »
Le Haut-Commissariat appelle également le Bélarus et la Pologne à remédier d'urgence à la situation désespérée dans laquelle se trouvent les migrants et les réfugiés aux frontières entre les deux pays.
Du 29 novembre au 3 décembre, une équipe du Haut-Commissariat s'est rendue en Pologne. Bien que n'ayant pas été autorisée à gagner la zone frontalière, elle a rencontré des représentants du gouvernement et de la société civile et a eu des entretiens avec 31 migrants arrivés entre août et novembre.
Les personnes interrogées ont décrit des conditions désastreuses des deux côtés de la frontière, sans accès ou avec accès limité à la nourriture, à l'eau potable et à des abris, a affirmé Mme Throssell.
« La majorité d'entre elles ont déclaré avoir été battues ou menacées par les forces de sécurité lorsqu'elles se trouvaient au Bélarus. Elles ont également affirmé que les forces de sécurité bélarusses les avaient forcées à traverser la frontière en leur disant quand et où traverser, et les avaient empêchées de revenir à Minsk. »
La Haut-Commissariat demande au Bélarus d'enquêter sur ces allégations et de mettre immédiatement un terme à ces pratiques. Il appelle par ailleurs la Pologne à cesser de renvoyer les migrants au Bélarus sans une étude individuelle de leur cas et de ne pas placer systématiquement en détention ceux qui ne sont pas renvoyés.
La détention doit être une mesure de dernier recours et ne doit être utilisée que pour une période limitée, a indiqué la porte-parole.