L'ONU exhorte l'Iran au dialogue «immédiat» pour éviter la crise
TVA Nouvelles
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a exhorté dimanche l'Iran à renouer «immédiatement» le dialogue pour éviter une crise majeure qui rendrait «extrêmement plus compliqué» de sauver l'accord sur le nucléaire iranien.
• À lire aussi: Connexion rétablie entre la centrale nucléaire de Zaporijjia et l’AIEA, annonce Kyïv
Téhéran a annoncé cette semaine sa décision de retirer 27 caméras qui permettaient aux inspecteurs internationaux de surveiller ses activités nucléaires, en riposte à une résolution occidentale dénonçant, déjà, son manque de coopération avec l'agence de l'ONU.
«À l'instant où je vous parle, ça y est, ces caméras ont été retirées», «ainsi que d'autres systèmes de surveillance en ligne que nous avions», a déclaré le directeur général de l'AIEA Rafael Grossi dans un entretien diffusé par la chaîne américaine CNN. C'est «très, très grave», a-t-il réaffirmé.
«L'histoire récente nous enseigne qu'il n'est jamais bon de commencer à dire aux inspecteurs internationaux: +rentrez chez vous+. Quand on emprunte ce chemin, les choses tournent mal d'habitude», a-t-il prévenu.
Il a appelé les dirigeants iraniens à «revenir immédiatement à la table». «Nous devons remédier à cette situation, nous devons continuer à travailler ensemble», a-t-il insisté, car «la seule manière pour que l'Iran mérite la confiance dont il a si désespérément besoin pour que son économie prospère», «c'est d'autoriser la présence des inspecteurs de l'AIEA»
Rafael Grossi a expliqué qu'en l'absence de ces caméras, l'agence ne sera bientôt plus en mesure de dire si le programme nucléaire iranien demeure «pacifique» -- autrement dit, nul ne pourra garantir que l'Iran n'est pas en train de fabriquer une bombe atomique. Et même si les Iraniens reconnectent ces caméras dans quelques mois, ce qu'ils auront fait pendant ce laps de temps restera secret, ce qui pourrait rendre vain tout accord encadrant leurs activités.
Or, cette nouvelle poussée de tensions intervient au moment où les États-Unis et les autres grandes puissances tentent, avec l'Iran, de sauver l'accord de 2015 censé empêcher la République islamique de se doter de cette arme.
«En prenant ces décisions, on rend la relance d'un accord extrêmement plus difficile», a prévenu le patron de l'AIEA.