L’ONU déclare un « état d’urgence des océans »
Radio-Canada
Des milliers de responsables politiques, d'experts et de défenseurs de l'environnement sont rassemblés à partir de lundi à Lisbonne à l'appel de l'ONU pour œuvrer à la préservation de la santé fragile des océans et éviter les « effets en cascade » qui menacent l'environnement et l'humanité.
Notre échec à préserver l'océan aura des effets en cascade, a souligné le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans son discours d'ouverture de cette conférence de cinq jours, plusieurs fois reportée pour cause de pandémie alors qu'elle devait d'abord se tenir en avril 2020.
« Malheureusement, nous avons tenu l'océan pour acquis. Nous sommes actuellement confrontés à ce que j'appellerais un état d'urgence des océans. »
Les mers, qui recouvrent plus des deux tiers de la surface de la planète, génèrent la moitié de l'oxygène que nous respirons et représentent une source vitale de protéines pour le quotidien de milliards de personnes.
L'océan joue par ailleurs un rôle clé pour la vie sur Terre en mitigeant les impacts du changement climatique. Mais le coût en est considérable.
En absorbant environ un quart de la pollution au CO2, alors même que les émissions ont augmenté de 50 % au cours des 60 dernières années, la mer est devenue plus acide, déstabilisant les chaînes alimentaires aquatiques et réduisant sa capacité à capter toujours plus de gaz carbonique.
Et, en résorbant plus de 90 % de l'excès de chaleur provoqué par le réchauffement climatique, l'océan subit de puissantes vagues de chaleur marine qui détruisent de précieux récifs coralliens et les zones mortes privées d'oxygène se répandent.
Nous n'avons encore qu'une petite idée de l'ampleur de la dévastation provoquée par le changement climatique sur la santé des océans, a affirmé à l'AFP Charlotte de Fontaubert, principale experte de l'économie bleue à la Banque mondiale.
Au rythme actuel, la pollution plastique va tripler d'ici 2060, à un milliard de tonnes par an, selon un rapport récent de l'OCDE.