L’itinérance menace les migrants du chemin Roxham
Radio-Canada
Après un long périple, Marco* entre au Canada par le chemin Roxham. Logé et nourri dans un hôtel fédéral, le jeune homme d’origine angolaise pense pouvoir souffler.
C’est tout ce qu’il souhaite, reprendre son souffle. Car peu après, comme prévu, il file vers l’Ontario où sa mère et sa sœur, qui s’apprêtent elles aussi à franchir la frontière par le chemin Roxham, doivent le suivre. Mais aussitôt la frontière passée, on leur interdit de quitter le Québec.
Marco revient en catastrophe à Montréal en pensant pouvoir loger avec elles dans l’hôtel du Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile (PRAIDA) où elles se trouvent. Seulement, lui dit-on, impossible de profiter plus d’une fois d’un toit de l’État.
Marco se retrouve à la rue, sans rien, sinon une liste de contacts de ressources en itinérance. Le soleil décline, la nuit s’installe. Il erre dans la ville et trouve refuge dans un restaurant.
Un épisode traumatisant : J'ai finalement dormi dans un McDonald's parce que c'était plus confortable et parce que je me sentais plus en sécurité.
Le lendemain matin, Marco a de la chance : le centre Le Pont a de la place pour lui et sa famille. Ils y séjourneront trois semaines avant de trouver un appartement.
Lorsque les demandeurs d'asile passent la frontière, ils sont d'abord accueillis à l'hébergement du PRAIDA, mais puisque les centres débordent et que les 1200 places sont occupées, le gouvernement fédéral a convenu de louer des chambres d’hôtel aux autres demandeurs d’asile, qui ne sont pas logés par Québec à leur arrivée.
Après leur passage au PRAIDA ou dans le réseau du gouvernement fédéral, leur quête pour un toit se poursuit, souvent infructueuse.
Car, dans les faits, vu le manque de places disponibles en raison de la crise du logement, nombreux sont ceux qui se tournent vers les ressources communautaires. À Montréal, il y a trois centres d'hébergement spécialisés pour demandeurs d'asile.