L’itinérance en Mauricie, moins visible, mais toujours présente
Radio-Canada
De plus en plus de personnes se retrouvent en situation d'itinérance à Trois-Rivières. L'inflation galopante et la pénurie de logements viennent désarmer ces individus qui étaient déjà en situation de précarité. Ils trouvent de l'aide auprès d'organismes communautaires qui font de l'enjeu de l'hébergement leur priorité.
Même s'ils sont moins visibles à certains endroits, les personnes en situation d'itinérance sont présentes dans les petites municipalités où les services de base manquent cruellement. C'est de l'itinérance invisible, dit Karine Trahan. Selon elle, les milieux ruraux tout comme les centres urbains regorgent de personnes en situation d'itinérance. Elles ne sont pas nécessairement à la vue de tous. Avec la pénurie de logements, c'est un phénomène grandissant, conclut-elle.
Karine Trahan a cofondé avec son conjoint l'organisme Escouade Itinérance. Ils interviennent auprès des personnes en situation d'itinérance à Trois-Rivières, à Shawinigan, mais aussi dans les petites municipalités de Maskinongé. Ils utilisent un véhicule dans lequel ils transportent des vêtements et des denrées alimentaires pour distribuer à ceux qui sont dans le besoin.
Le Centre l'Étape du Bassin de Maskinongé de son côté, offre des services aux personnes aux prises avec des dépendances. Le centre se charge également d'aider ses clients qui sont en situation d'itinérance.
Marjolaine Labonne, directrice du centre déplore l'absence de service d'hébergement d'urgence dans la MRC de Maskinongé. Les seuls qu'il y a sont à Trois-Rivières et à Shawinigan et ils sont déjà très débordés, souligne-t-elle.
Tandis que s'approche la période de déménagement, les besoins de logements sont de plus en plus pressants et les appels à l'aide aux organismes communautaires grandissent.
« Beaucoup de gens nous appellent. Ils sont très inquiets de tomber à la rue en juillet. Des familles nous appellent pour nous demander des contacts pour des logements, mais on n'en a pas. »
Beaucoup de jeunes se retrouvent aussi sans adresse fixe. Parfois, ils logent chez des amis et des connaissances. Karine Trahan en a rencontré beaucoup dans son parcours. On a vu des gens qui dormaient dans leur voiture pendant qu'ils faisaient leur stage, confie-t-elle.
Même s'il existe des centres d'hébergement dans les petites municipalités de la région, il n'en demeure pas moins que les besoins de logements soient toujours aussi criants. Les personnes en situation d'itinérance ne sont pas toujours prises en charge dans ces lieux, faute d'espace. Ils sont parfois envoyés soit à Drummondville ou à Joliette pour recevoir de l'aide.