L’Iran dément « catégoriquement » tout lien avec l’agression de Salman Rushdie
Radio-Canada
L'Iran, après trois jours de silence, a nié lundi « catégoriquement » toute implication dans l'attaque au couteau perpétrée aux États-Unis contre Salman Rushdie, en faisant porter la responsabilité à l'auteur des Versets sataniques, 33 ans après la fatwa de l'ayatollah Khomeiny condamnant à mort l'écrivain.
Nous démentons catégoriquement tout lien entre l'agresseur et l'Iran, et personne n'a le droit d'accuser la République islamique d'Iran, a affirmé Nasser Kanani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, dans sa conférence de presse hebdomadaire.
Il s'agit de la première réaction officielle de Téhéran à l'agression dont a été victime vendredi l'écrivain britannique et américain de 75 ans sur l'estrade d'un amphithéâtre d'un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l'État de New York.
Dans cette attaque, seuls Salman Rushdie et ses partisans mériteraient d'être blâmés et même condamnés, a jugé le porte-parole iranien lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran.
En insultant les choses sacrées de l'islam et en franchissant les lignes rouges de plus d'un milliard et demi de musulmans et de tous les adeptes des religions divines, Salman Rushdie s'est exposé à la colère et à la rage des gens, a-t-il ajouté.
Hospitalisé pour des blessures graves après l'attaque, Salman Rushdie, 75 ans, va un peu mieux, selon ses proches. Il n'est plus sous assistance respiratoire, et la voie du rétablissement a commencé, s'est félicité son agent Andrew Wylie dans un communiqué transmis au Washington Post.
Salman Rushdie, né en 1947 en Inde dans une famille d'intellectuels musulmans non pratiquants, avait embrasé une partie du monde musulman avec la publication en 1988 des Versets sataniques, roman jugé par les plus rigoristes comme blasphématoire à l'égard du Coran et du prophète Mahomet.
Le fondateur de la République islamique a émis en 1989 une fatwa appelant au meurtre de Salman Rushdie, qui a vécu des années sous protection policière.
La fatwa de l'ayatollah Khomeiny contre l'écrivain n'a jamais été levée et beaucoup de ses traducteurs ont subi des attaques.