L’Iran annonce l’arrestation de plusieurs étrangers liés aux manifestations
Radio-Canada
Les autorités iraniennes ont annoncé vendredi l'arrestation de plusieurs étrangers en lien, selon elles, avec le mouvement de contestation déclenché par la mort d'une jeune femme arrêtée par la police des mœurs, qui entre dans sa troisième semaine.
Les manifestations, dont la répression a fait au moins 83 morts, ont débuté après le décès, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de l'Iran qui oblige notamment les femmes à porter le voile islamique.
Le pouvoir, qui dément toute implication des forces de l'ordre dans la mort de cette femme de 22 ans, fustige les manifestants qualifiés d'émeutiers et fait état de centaines d'arrestations.
Dans un communiqué, le ministère iranien des Renseignements a annoncé l'arrestation de neuf ressortissants d'Allemagne, de Pologne, d'Italie, de France, des Pays-Bas, de Suède, etc.. Selon lui, ils ont été interpellés sur les lieux d'émeutes ou y ont été mêlés.
Depuis le début des manifestations, les autorités iraniennes accusent des forces à l'étranger, parmi lesquelles les États-Unis, leur ennemi juré, d'être à l'origine des rassemblements ou de les attiser.
Dans le même temps, Iran International, une chaîne de télévision en persan établie à Londres, a diffusé vendredi plusieurs vidéos, que l'AFP ne pouvait pas dans l'immédiat authentifier, montrant la répression des rassemblements.
À Ahvaz (sud-ouest), les forces de sécurité ont tiré du gaz lacrymogène pour disperser de nombreuses personnes sorties dans les rues pour scander des slogans contre le gouvernement, selon une vidéo.
Des violences ont aussi éclaté dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan et théâtre fréquent d'attentats ou d'accrochages entre forces de l'ordre et groupes armés, mais l'origine des heurts de vendredi n'était pas claire dans l'immédiat.
Le gouverneur régional, Hossein Khiabani, a indiqué à la télévision d'État que 19 personnes avaient été tuées dans des échanges de tirs, dont un colonel des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique iranienne.