L’interdiction des équipements Huawei affecte des communautés en Alberta
Radio-Canada
Telus impute la suspension de la construction de son réseau de fibre optique dans la Ville de Saint-Albert, en Alberta, à l'opposition d'Ottawa aux équipements de l'entreprise chinoise Huawei. Cette décision soulève des questions quant aux répercussions de la sanction fédérale sur la connectivité dans les petites collectivités.
Cette interruption prive de nombreux quartiers de cette municipalité d'environ 70 000 habitants d'un accès au réseau Internet domestique PureFibre de Telus. L'entreprise basée à Vancouver a initialement annoncé ce projet de 100 millions $ en 2019 pour connecter plus de 90 % des foyers et des entreprises de Saint-Albert à son réseau de fibre optique d'ici la fin 2020.
Le 28 avril dernier, la société a informé la ville qu'elle avait interrompu la construction de PureFibre dans toutes les communautés de l'Alberta, à l'exception des communautés où elle avait un contrat ou un partenariat avec la municipalité.
Selon Joanne Graham, directrice des technologies de l'information de Saint-Albert, outre des facteurs tels que l'inflation et les taux d'intérêt élevés, Telus a pointé l’interdiction par le gouvernement fédéral de la technologie Huawei comme un facteur ayant le plus pesé dans sa décision.
Le gouvernement fédéral a annoncé en mai 2022 qu'il interdisait à Huawei et à ZTE, une autre entreprise de télécommunications chinoises, de participer au réseau sans fil 5G du Canada, une décision à laquelle il a déclaré réfléchir depuis 2019.
Les entreprises canadiennes ont jusqu'à juin 2024 pour retirer ou mettre fin aux équipements 5G de Huawei et ZTE, et jusqu'à décembre 2027 pour se débarrasser des équipements 4G existants fournis par les entreprises chinoises.
En 2020, Telus a annoncé qu'il travaillerait avec l’entreprise suédoise Ericsson, et la Finlandaise Nokia, comme fournisseurs de son réseau 5G, abandonnant ainsi les plans précédents qui prévoyaient de s'appuyer sur les équipements Huawei pour le déploiement. Avant ce changement, Telus avait prévenu que le déploiement de son réseau 5G pourrait être retardé et plus coûteux que prévu si Ottawa interdisait les équipements Huawei.
Telus, qui à l'époque utilisait des équipements radio Huawei dans des parties non essentielles de ses réseaux sans fil 3G et 4G, a indiqué en 2019 qu'elle ne pensait pas que Huawei posait un risque majeur pour la sécurité nationale.
Selon Mike Killick, conseiller municipal de Saint-Albert, les habitants, en particulier ceux des quartiers anciens qui n'ont pas encore été modernisés, ne bénéficieront pas des vitesses d'Internet plus rapides et de la fiabilité accrue que la technologie est censée apporter.