
L’insertion socioprofessionnelle des personnes immigrantes dans Montréal-Nord
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L’insertion adéquate des jeunes adultes issus de l’immigration est un problème auquel fait face Montréal-Nord. Composant une part importante de la population de l’arrondissement, ces derniers ne se reconnaîtraient souvent pas dans le quartier et y subiraient régulièrement de la discrimination.
Le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) Bourassa-Sauvé était l’hôte, le 19 octobre, d’une journée de concertation où les résultats d’une recherche sur l’insertion socioprofessionnelle des jeunes personnes immigrantes de 18 à 25 ans étaient discutés en vue de trouver des moyens de mieux répondre aux besoins et aspirations de ces dernières.
Les résultats de la recherche menée par Marie-Jeanne Blain, chercheuse d’établissement au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal et professeure associée en anthropologie à l’Université de Montréal, ont permis de cibler des besoins fondamentaux.
«Notre étude multisectorielle partait des besoins des jeunes adultes immigrants de Montréal-Nord, pour qu’ils trouvent leur place dans le quartier. Il y avait plusieurs éléments qui ressortaient, notamment la reconnaissance professionnelle, la langue, le racisme et la discrimination, et les expériences spécifiques pour les jeunes adultes de 18 à 25 ans», explique Mme Blain.
Pour Richard Biroko, directeur général du CJE Bourassa-Sauvé, la contribution de la cinquantaine d’organismes présents à la journée de concertation permet de briser l’isolement de Montréal-Nord en matière d’insertion de la population immigrante. «L’approche que nous avons prise pour l’événement a facilité le dialogue, en plus d’offrir des perspectives de solutions alternatives aux enjeux spécifiques à l’arrondissement. C’était très enrichissant», mentionne-t-il.
Une des forces la recherche a été de comprendre les jeunes à travers leurs propres expériences, notamment en ce qui a trait à l’accès aux services et aux difficultés à s’insérer professionnellement.
«Il y a des trous de services à la jeune population immigrante qu’il faut examiner, en plus de l’emploi, qui est un besoin fondamental puisqu’il y a beaucoup de demandeurs d’asile à Montréal-Nord qui viennent d’arriver et qui ne peuvent pas travailler à cause de leur statut migratoire», explique M. Biroko, qualifiant cette situation d’injuste.