L’Innue qui conduit les grosses machines dans les mines
Radio-Canada
Lorsqu’elle était petite, Yvette McKenzie ne s’intéressait pas vraiment aux poupées. Celle qui a grandi « entourée d’hommes », comme elle le mentionne, préférait jouer aux mini-voitures avec ses deux grands frères.
Ma mère me disait : "arrête de te tenir avec des p’tits gars, tu vas devenir un garçon manqué", raconte Yvette.
De ses souvenirs d’enfance, elle retient aussi des gros camions qui passaient dans les rues de Schefferville et de sa communauté, Matimekush–Lac-John, tout juste à côté.
Elle ne savait pas encore que quelques années plus tard, elle allait se retrouver à conduire ce type d’engin.
J’ai atterri dans la mine un peu par hasard, raconte Yvette qui avait commencé une formation pour devenir infirmière. En plan B, elle passe aussi un diplôme d’études de machinerie lourde qu’elle obtient avec succès.
C’est d’ailleurs avec son conjoint d’aujourd’hui, Bruno Ouellet, qu’elle suit ce cours. Lui aussi arpente les chemins de la mine. Fièrement, il raconte avoir été le conducteur du premier camion à entrer dans la mine de Tata Steel à Schefferville.
J’ai rencontré quelqu’un qui affichait des pancartes pour un emploi de conducteur dans les mines. Il était anglophone alors je lui ai dit : Do you know I have my truck driver diploma?, dit-elle.
Yvette est retenue pour passer une entrevue. Elle fait face à trois hommes qui, malheureusement, ne la voient pas à la tête d’un 100 tonnes.
Mais plutôt assise derrière un bureau.