L’Inhumain, un film de genre sur une légende anichinabée
Radio-Canada
Le réalisateur anichinabé Jason Brennan présente son nouveau film, L’Inhumain, basé sur la légende du Wendigo, une créature effrayante et insatiable qui se nourrit des vices de ses victimes. Une légende qui est au cœur de la culture anichinabée, et qui a déjà été représentée au cinéma – avec un succès mitigé.
Le Wendigo est très polarisant dans les cultures autochtones. Des communautés et des aînés [ne veulent pas] en parler, parce que ça va ramener la créature, raconte M. Brennan. Mais je voulais raconter comment cette créature-là peut avoir sa place aujourd’hui, poursuit-il.
Je suis fier de l’histoire, mais surtout de ramener la symbolique de cette histoire-là à l’écran, ajoute-t-il.
Le film L’Inhumain a été tourné en bonne partie en territoire, près de la communauté de Kitigan Zibi, là où M. Brennan a passé ses étés et suivi une partie de ses études. Et il insiste sur le déchirement qui habite beaucoup de membres des Premières Nations, entre devoir quitter le territoire et leur communauté, ou rester. Ce même questionnement a hanté M. Brennan.
Or, en quittant la communauté, cela crée un vide qu’il faut combler.
« Tu combles ton vide culturel par autre chose, [et] c’est la notion derrière le Wendigo – le vide. »
Est-ce que les aînés voyaient la déchéance d’un peuple autochtone si on ne reste pas centré sur ce qu’on est?, se demande-t-il. Je ne prétends pas parler au nom des autres communautés, mais c’est l’histoire de par chez-nous, insiste-t-il.
Pourtant, c’est super [délicat] quand tu veux toucher à une légende aussi importante dans la culture anichinabée, affirme Samian, qui tient le rôle-titre du film. C’est une partie de notre culture.
Le film L’Inhumain suit Mathieu, un neurochirurgien autochtone qui habite une grande ville. Dévoré par la toxicomanie et par une relation adultère, le personnage refuse de retourner dans sa communauté à la suite à un traumatisme de jeunesse.