L’influence du Québec à Ottawa menacée par la nouvelle carte électorale
Radio-Canada
Le Québec risque de perdre un siège de député à Ottawa dans le prochain redécoupage de la carte électorale. Au-delà du débat politique sur le poids des Québécois aux Communes, la perte d’un député aura des effets réels sur les gens dans la vie de tous les jours.
Dans le stationnement d’une cabane à sucre, une dizaine de personnes sont rassemblées autour d’une camionnette noire. Au milieu de la mêlée, le député de Mégantic-L’Érable, Luc Berthold, tente de répondre aux questions qui fusent de toutes parts.
Les citoyens sont en quête de réponses sur la voie de contournement ferroviaire, à la suite de la tragédie de Lac-Mégantic. Ils sont frustrés du manque d’informations émanant de Transports Canada et s’en remettent à leur député conservateur pour les tenir au courant.
Leur député est parfois un des seuls liens des électeurs avec Ottawa. Une connexion importante, qui risque d’être plus difficile à maintenir, selon le député, si le Québec perd un siège aux Communes. Perdre un siège pour le Québec, selon Luc Berthold, c'est perdre un siège en région, là où on a une petite population qui vit sur un grand territoire.
Comme député de Mégantic-L’Érable, Luc Berthold représente le même nombre d’électeurs qu’une circonscription montréalaise, mais avec un territoire 500 fois plus grand à couvrir.
Un redécoupage de la carte électorale, selon lui, risque de remodeler des comtés encore plus grands à couvrir. Selon lui, cela va limiter l’accès des gens à leur député et aux services du gouvernement fédéral en général.
Des préoccupations qui sont partagées par ses commettants. Je pense que l'écoute va être moins là, estime Arianne Tremblay, une femme d’affaires propriétaire d’une érablière à Nantes. C'est un peu comme les médecins de famille : quand il y a trop de patients, c'est difficile d'avoir un rendez-vous. C'est la même chose pour un député.
Élections Canada recommande que le nombre de députés provenant du Québec diminue en 2024, pour passer de 78 à 77 sièges aux Communes. C’est la première fois depuis 1966 qu’une province perdrait un siège.
À l’inverse, l’Ontario et la Colombie-Britannique gagneraient un siège chacune, alors que l’Alberta compterait trois députés de plus.