L’inflation pousse plus d’Albertains à se tourner vers les banques alimentaires
Radio-Canada
À cause notamment de l'inflation marquée par la hausse du coût du loyer, de la nourriture et des carburants, de plus en plus d’Albertains se pressent devant les banques alimentaires, dont beaucoup pour la première fois.
Des personnes qui n’avaient pas vraiment besoin de nous en tant qu'organisation se retrouvent maintenant à notre porte, témoigne la porte-parole de la banque alimentaire d'Edmonton, Tamisan Bencz-Knight. Nous avons même reçu d'anciens donateurs qui, maintenant, demandent notre aide.
En juin dernier, l'établissement a aidé près de 35 000 personnes, mais dit ne pas pouvoir continuer à ce rythme.
Nous entendons souvent : "Je n'ai jamais pensé que je serais ici, je n'ai jamais pensé que ce serait moi", rapporte pour sa part Lori McRitchie, directrice générale de la banque alimentaire d’Airdrie, où le nombre de nouveaux utilisateurs en juin a presque doublé par rapport à la même période de l'année précédente.
À Brooks, dans le comté de Newell, la banque alimentaire du même nom a elle aussi enregistré 83 nouveaux demandeurs d’aide alimentaire en juin et juillet, représentant environ le triple comparativement à la même période en 2021.Ces chiffres semblent un peu petits, mais pour une banque alimentaire comme la nôtre, c'est très important, souligne sa directrice, Aurora Champlone.
Pendant ce temps, les banques alimentaires sont confrontées elles aussi à une situation délicate : certaines d’entre elles reçoivent moins de dons que d'habitude.
Si cette situation est jugée normale en période estivale par Arianna Scott, présidente-directrice générale de Food Banks Alberta, celle-ci note toutefois qu’il n'est pas normal que la baisse s'accompagne d'une augmentation de la demande. La plupart des banques alimentaires peuvent se maintenir pendant l'été, car elles constatent également une diminution de l'utilisation, ce qui n'est pas le cas cette année, explique-t-elle.
Lori McRitchie et Aurora Champlone appellent celles et ceux qui peuvent se le permettre à soutenir leurs banques alimentaires locales. Chaque petit geste compte, rappelle Mme Champlone, qui a noté qu'un sac de boîtes de conserve ou un billet de 20 $, par exemple, peuvent avoir un impact immédiat.
Arianna Scott pense pour sa part que réduire la faim signifie s'attaquer à la racine du problème, à savoir que de nombreuses personnes ne gagnent pas assez d'argent pour subvenir à leurs besoins. La réduction de la pauvreté et l'augmentation de l'emploi sont les seules réponses à l'insécurité alimentaire [...], soutient-elle.