L’inflation galopante plombe les efforts des organismes d’entraide
Radio-Canada
Comme si la pandémie de COVID-19 n'était pas un assez gros défi à relever pour les organismes de lutte contre la pauvreté, ceux-ci doivent maintenant composer avec une hausse effrénée de l'indice des prix à la consommation (IPC) qui mine leur « capacité à aider », alors que sur le terrain, les besoins ne cessent d'augmenter.
Notre pouvoir d'achat est diminué puisque le coût des aliments [et de tous les autres biens et services] est plus élevé, donc c'est clair qu'il y a moins d'argent pour nous, a fait valoir à Zone économie Sylvie Rochette, directrice et cofondatrice du Regroupement Partage, alors que se tenait jeudi la guignolée des médias.
Le mois dernier, Statistique Canada estimait que l'IPC avait grimpé de 5,1 % entre les mois de septembre 2020 et septembre 2021 au Québec, un sommet depuis 30 ans.
Résultat : On voit des travailleurs, maintenant, dans notre clientèle, c'est ça qui est inquiétant, a relaté Mme Rochette, jeudi. Des familles où les deux parents travaillent, qui ont des enfants et qui n'arrivent tout simplement pas à garnir le frigo.
La pression est extrêmement forte, admet Mme Rochette, qui ajoute que la fin des programmes d'aide gouvernementaux comme la Prestation canadienne d'urgence (PCU) et la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) n'a pas aidé.
Le directeur général de Moisson Montréal, Richard Daneau, estime pour sa part qu'il est encore un peu tôt pour savoir si l'augmentation de l'IPCindice des prix à la consommation provoquera une augmentation significative des demandes d'aide.
Quel sera l'impact de l'inflation sur les travailleurs qui ont des revenus qui sont plus modestes? Comment on sera en mesure de répondre à l'aide alimentaire dans les mois prochains? La guignolée, c'est vraiment un moment, collectivement, pour faire une différence, a-t-il insisté jeudi soir au Téléjournal 18 h.
Ce qui est certain, c'est que la demande a explosé depuis le début de la pandémie. Selon des statistiques compilées en mars 2021 par les Banques alimentaires du Québec, environ 610 000 personnes se tournaient vers elles chaque mois au Québec – une hausse de 22 % par rapport à 2019.
Pour contribuer aux efforts des organismes et des comptoirs d'aide alimentaire, les bénévoles de la guignolée des médias étaient de retour sur le terrain, jeudi, après un an d'absence causée par la pandémie.