L’industrie du taxi réclame d’importantes hausses tarifaires
Radio-Canada
La principale association qui représente les chauffeurs de taxi du Québec réclame une hausse tarifaire 25 %, alors qu'une seule augmentation a été décrétée au cours des dix dernières années et que les coûts d'exploitation ont explosé.
C'est l'un des scénarios présentés par le Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi (CPCDIT) dans sa lettre de recommandation envoyée à la Commission des transports du Québec, en vue de l'audience qui se déroulera demain au sujet de la fixation des tarifs de transport par taxi.
« Ce n'est plus rentable. On est sur le seuil de la pauvreté », dénonce le président du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxiCPCDIT, François Cyr, qui dirige aussi l'entreprise Radio Taxi Union, sur la Rive-Sud de Montréal.
Son association souhaite une augmentation de 25 %, tant sur le prix de départ d'une course présentement fixé à 3,50 $, que sur le tarif au kilomètre qui est de 1,75 $. Cela les porterait respectivement à 4,38 $ et 2,19 $. Le Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxiCPCDIT revendique également l'instauration de tarifs de nuit qui seraient de 10 % à 15 % plus élevés que ceux en vigueur le jour.
« Ce qui nous tue, c'est l'essence, le prix des assurances, c'est incroyable comment ça a augmenté. »
Selon la Commission des transports du Québec, le coût d'exploitation d'un taxi a grimpé de 27 % entre 2012 et 2022. Pendant la même période, une seule hausse tarifaire atteignant 2,5 % a été décrétée, en 2018. Une situation intenable pour de nombreux chauffeurs, qui peinent de plus en plus à gagner leur vie.
La dernière décennie a été marquée par de nombreux bouleversements dans l'industrie du taxi. L'arrivée d'Uber a mené à l'adoption du projet de loi 17, qui a conduit à l'abolition des permis de taxi et la mise en place d'un nouveau cadre réglementaire en vigueur depuis octobre 2020.
La pandémie, la fermeture des bars et des restaurants ainsi que le télétravail ont provoqué une importante chute de la clientèle. La hausse fulgurante des prix de l'essence est venue assombrir le portrait encore davantage.
Selon la Société de l'assurance automobile du Québec, on compte en ce moment 14 722 détenteurs d'un permis de chauffeur autorisé dans la province, alors qu'ils étaient 16 860 en 2019. Ce sont donc plus de 2000 chauffeurs qui ont quitté l'industrie en trois ans.