L’indescriptible année 2021 du Canadien
Radio-Canada
Luc Dionne et Fabienne Larouche auraient conjugué leur plume pour écrire un scénario aussi farfelu que même les téléspectateurs les plus fidèles de District 31 l’auraient sans doute trouvé tiré par les cheveux.
Et pourtant. Le Canadien conclut probablement l’année la plus étrange de ses 112 ans d’histoire. Une année où il a alterné grandes et miséreuses performances. D’un mois à l’autre, d’une semaine à l’autre, littéralement.
Une année, 2021 donc, qui a permis au Tricolore de faire vibrer ses partisans avec une première finale de la Coupe Stanley en 28 ans. Un point d’orgue rassembleur qui a semblé redonner une joie de vivre à Montréal, la ville émergeant alors tout juste de ce long hiver pandémique qui a usé jusqu’aux plus coriaces d’entre nous.
Un point d’orgue si vite soufflé par tout un tas de controverses, de révélations personnelles de ses joueurs, d’erreurs stratégiques, de fiascos de relations publiques et, surtout, par le pire début de saison de l’histoire de l’équipe ces derniers mois. Le CH a réinventé des façons de se saboter.
L’équipe a laissé filer son centre le plus utilisé des séries éliminatoires. Au repêchage, elle a sélectionné un jeune homme qui avait commis un délit sexuel et demandait à ne pas être choisi. Elle a appris la retraite forcée de son capitaine. Son gardien vedette a bien failli faire ses valises pour Seattle…
Le résumé d’une année complète? Non, de deux semaines en juillet.
Ne boudons pas notre plaisir. Les 12 derniers mois ont été si chargés qu’il vaut la peine de s’y replonger étape par étape. De se remémorer les bons moments (épars) et les plus pénibles (nombreux).
Mieux vaut y aller chronologiquement afin de ne pas en perdre notre latin. Cette annus horribilis – vous voyez bien qu’on ne l’a pas perdu – s’achève, miséricordieuse, pour le Bleu-blanc-rouge qui occupe les bas-fonds du classement général de la ligue et se dirige tout droit vers une exclusion des séries éliminatoires.
À moins d’un scénario aussi invraisemblable que spectaculaire, les joueurs devront les regarder dans leur fauteuil Louis XIV, au coin du feu, en se rappelant qu’il y a moins d’un an, le monde du hockey avait les yeux tournés vers eux. Brandy à la main et robe de chambre en satin, ils se demanderont comment ils en sont arrivés là.