L’inaction des autorités à Ottawa est « inexplicable », selon Bill Blair
Radio-Canada
Le gouvernement fédéral envisage d’avoir recours à ses pouvoirs d’urgence pour faire face aux manifestations qui se poursuivent à Ottawa, selon le ministre de la Protection civile, Bill Blair. Celui-ci a qualifié d’« inexplicable » l’inaction des autorités jusqu’à présent.
Le Groupe d’intervention en cas d’incident du gouvernement fédéral et le cabinet ont eu des discussions quotidiennes à propos d’un recours éventuel à la Loi sur les mesures d’urgence (Nouvelle fenêtre), a déclaré le ministre Blair dimanche au micro de Rosemary Barton Live, sur les ondes de CBC.
Il a décrit l’attitude autour de l’usage de la loi, qui n’a jamais été invoquée auparavant, comme de la prudence appropriée plutôt que de la réticence.
Nous sommes prêts à utiliser tous les outils disponibles, y compris les pouvoirs d’urgence, a-t-il toutefois affirmé en entrevue à l’émission Question Period, de CTV. C’est une situation critique pour le pays.
La fermeture de nos frontières et le ciblage des infrastructures stratégiques, en particulier nos points d'entrée, par les personnes à l'origine de ces manifestations constituent une menace sérieuse pour la sécurité nationale de ce pays et nous devons faire le nécessaire pour y mettre fin, a-t-il ajouté sur les ondes de CTV.
La Loi sur les mesures d’urgence autorise Ottawa à faire à peu près tout ce qu’il juge nécessaire pour venir à bout d’une crise. Cette loi, qui a remplacé la Loi sur les mesures de guerre, définit une situation de crise nationale comme un concours de circonstances critiques à caractère d’urgence et de nature temporaire qui met gravement en danger la vie, la santé ou la sécurité des Canadiens et [qui] échappe à la capacité ou aux pouvoirs d’intervention des provinces.
S’il est crucial de s’assurer que les autorités compétentes des provinces utilisent toutes les ressources à leur portée, le gouvernement fédéral est néanmoins prêt à faire tout ce qui est nécessaire, a précisé le ministre Blair en entrevue avec CBC. Il n’a pas non plus écarté la possibilité d’un déploiement militaire pour mettre fin à l’occupation de la capitale.
Ces propos marquent un changement de ton par rapport à la position affichée vendredi par le premier ministre Justin Trudeau lorsqu’il a déclaré qu’un déploiement militaire devait être évité à tout prix tout en ajoutant que toutes les options demeurent sur la table en ce qui concerne les passages frontaliers bloqués.
Même si une grande partie de la responsabilité des forces de l’ordre est entre les mains des provinces, le ministre Blair a déclaré avoir été clair sur le fait que dans toutes les situations où les circonstances excèdent la capacité ou l’autorité des provinces, nous sommes prêts à intervenir et à faire tout ce qui est nécessaire.