L’impact intergénérationnel des pensionnats pour Autochtones vu par une grande cheffe
Radio-Canada
La grande cheffe de la Première Nation crie Eeyou Istchee, au Québec, Mandy Gull-Masty, affirme avoir ressenti l’impact des pensionnats pour Autochtones dans sa vie personnelle, à travers sa mère et sa grand-mère.
Mandy Gull-Masty revient sur les traumatismes vécus par sa famille, alors qu’elle se prépare à accompagner la délégation autochtone au Vatican à la fin du mois de mars.
La mère de Mandy Gull-Masty a été placée dans le pensionnat La Tuque, au Québec, de 6 à 17 ans. Sa grand-mère a fréquenté trois pensionnats, en Ontario et au Québec.
Ces établissements ont eu des répercussions importantes sur ces trois générations de femmes.
« J’ai perdu beaucoup de ma langue crie parce que ma mère me parlait surtout en anglais. Elle a passé ses études en anglais. »
Mandy Gull-Masty affirme qu’elle a dû travailler dur pour pouvoir s’exprimer dans la langue crie. Tous n’ont pas eu la même chance.
« Quand tu es Autochtone, ton identité vient de ta langue, de ta relation avec la terre d’où tu viens, ta famille et ta communauté. Quand tu as été pensionnaire, tu perds tout ça. »
Selon Mandy Gull-Masty, il est important d’inclure les nouvelles générations dans les discussions autour de la réconciliation, car il n'y a pas qu'une seule génération qui doit guérir des plaies laissées par les pensionnats pour Autochtones, mais plusieurs.
Mandy Gull-Masty espère que son séjour à Rome permettra d'avancer dans cette direction.