L'IA inonde la campagne américaine et suscite des craintes de manipulation électorale
TVA Nouvelles
Un clip de Joe Biden qui prononce des jurons, une image de Donald Trump en train de se faire arrêter... ces contenus truqués en utilisant l'intelligence artificielle (IA) alimentent une vague de désinformation qui suscite l'inquiétude avant l'élection présidentielle américaine.
Ces fausses images, destinées à orienter les électeurs vers un camp politique, attisent les tensions dans un contexte déjà ultra-polarisé aux États-Unis.
Des appels ont été lancés aux géants de la technologie pour qu'ils renforcent leurs garde-fous avant l'élection du 5 novembre, alors que plusieurs réseaux sociaux ont supprimé certaines de leurs mesures de modération de contenus.
La semaine dernière, le patron de X (anciennement Twitter), Elon Musk, a fait face à une pluie de critiques après avoir partagé un «deepfake», une vidéo manipulée, à ses 192 millions d'abonnés.
Elle montre Kamala Harris et une voix imitant celle de la candidate démocrate y qualifie Joe Biden de sénile et affirme «ne pas du tout savoir gérer le pays».
Dans la publication, rien n'indiquait qu'il s'agissait d'une parodie, mis à part un emoji rieur. Certains utilisateurs ignorant qu'il s'agissait d'une vidéo truquée pouvaient donc prendre pour argent comptant ces faux propos, se sont inquiétés des chercheurs.
Dans une autre vidéo circulant en ligne, Joe Biden semble maudire ses détracteurs, y compris en utilisant des insultes anti-LBGT. Cette séquence a en fait été tirée d'un discours du président dans lequel il dénonçait la violence politique.
Le groupe PBS, qui avait diffusé le discours, a dénoncé l'utilisation de son logo sur cette vidéo manipulée.
«Ces exemples récents sont très représentatifs de la façon dont les "deepfakes" seront utilisés dans la politique à l'avenir», a déclaré à l'AFP Lucas Hansen, cofondateur de l'organisation à but non lucratif CivAI.