L'IA aux les législatives britanniques, un test pour la sécurité électorale
TVA Nouvelles
Entre progrès fulgurants de l'intelligence artificielle et risques d'ingérences étrangères, les élections législatives britanniques du 4 juillet s'annoncent comme un test pour la sécurité des démocraties occidentales, avant d'autres scrutins majeurs comme la présidentielle américaine.
Le développement et la diffusion rapide des technologies d'IA génératives constituent la principale nouveauté et la plus grande inconnue des nombreuses élections organisées en 2024, indique à l'AFP Bruce Snell, stratège en cybersécurité de la société américaine Qwiet AI.
La propagation des «deep fake» - fausses images ou vidéos plus vraies que nature - est l'une des préoccupations majeures. Certains logiciels sont, en effet, capables de recréer la voix d'une personne à partir d'un échantillon de seulement 30 secondes.
Le responsable de l'opposition travailliste pour les questions de santé, Wes Streeting, a ainsi récemment rapporté avoir été victime d'un «deepfake» audio, dans lequel on croit l'entendre insulter un collègue.
«Le niveau de falsification qui peut-être atteint est tout simplement incroyable», ajoute M. Snell, estimant que le Royaume-Uni jouera le rôle de «cobaye» sur la sécurité électorale avant la présidentielle américaine du 5 novembre.
Les traditionnelles cyberattaques et campagnes de désinformation restent toutefois les principales menaces pesant sur ce processus.
Ram Elboim, directeur de la société de cybersécurité Sygnia et ancien responsable de l'unité israélienne de cybersécurité et de renseignement 8200, évoque ainsi pêle-mêle désinformation, «fuites de données et attaques contre des individus ciblés».
La menace devrait principalement venir d'États, et le Royaume-Uni a déjà fait part de ses craintes concernant la Chine et la Russie après plusieurs affaires d'espionnage ces dernières semaines, dans un contexte de vives tensions avec deux pays.
L'objectif pourrait être, selon M. Elboim, de «promouvoir certains candidats, agendas politique» ou de «générer de l'instabilité».