L’historien Ronald Labelle fait revivre d’anciens contes de l’Acadie
Radio-Canada
L’historien Ronald Labelle lance jeudi à Moncton son ouvrage intitulé Contes d’Acadie et qui comprend des écrits de l’auteur acadien Thomas LeBlanc, au Nouveau-Brunswick.
Thomas LeBlanc était un artiste, un auteur et un journaliste de la première moitié du 20e siècle. Il travaillait en tant que journaliste à La Voix d’Évangéline (nom temporaire du journal L’Évangéline de 1937 à 1944) et il publiait régulièrement des chroniques sur divers sujets.
M. LeBlanc travaillait parallèlement sur des contes folkloriques. Il a rédigé un manuscrit de plusieurs contes vers 1920 et qui est tombé dans l’oubli. L’auteur était l’un des précurseurs de l’art et du folklore acadien.
Déjà vers 1920, il y avait un Acadien qui avait des ambitions littéraires, qui rédigeait des textes de contes littéraires, mais qui n’a pas réussi à finir son manuscrit et n’a pas réussi à le publier. Thomas LeBlanc, c’était un avant-gardiste, un visionnaire. Les gens se méfiaient de lui à l’époque, puis il n’avait pas l’encouragement nécessaire pour mener à terme ses projets, explique Ronald Labelle.
Des décennies plus tard, Ronald Labelle, professeur d’ethnologie et d’études françaises à la retraite et expert du folklore acadien, tombe sur ce manuscrit dans les archives du Centre d’études acadiennes Anselme-Chiasson de l’Université de Moncton. L’archiviste Ronald LeBlanc avait trouvé ce mystérieux manuscrit en 1963 dans le grenier du presbytère de l'église Saint-Thomas à Memramcook.
L’ouvrage de Ronald Labelle rassemble cinq contes de Thomas LeBlanc issus du folklore acadien ainsi qu'un historique de son œuvre.
Ce n’était pas seulement le premier folkloriste acadien, mais c’était quelqu’un qui a beaucoup travaillé sur la linguistique, sur la langue acadienne, sur l’histoire et la musique, la chanson acadienne. On pourrait apprendre beaucoup de choses en allant consulter ses écrits, souligne Ronald Labelle.
À l’époque, les auteurs de la francophonie canadienne s'inspiraient beaucoup du folklore et des légendes. Par exemple, le conte le plus long s’intitule Les sorciers de la côte. Il porte sur des anecdotes de sorcellerie dans des villages du sud-est du Nouveau-Brunswick.
On sait que Thomas LeBlanc, d’après ses notes, dès l’âge de 16-17 ans, il questionnait ses grands-parents, sa parenté, les gens des alentours. C’était en 1916-1917. Il menait des enquêtes sur les croyances du passé. Alors, il entendait des histoires qui remontaient au milieu des années 1800 et même avant. Personne d’autre à l’époque ne notait des histoires de sorcellerie qui remontaient à cette époque, affirme Ronald Labelle.