L’histoire d’Eliezer Sherbatov, le garçon qui voulait jouer au hockey
Radio-Canada
Le hockey fait partie intégrante du quotidien d'Eliezer Sherbatov depuis sa tendre enfance. Son sport de prédilection, dans lequel le Montréalais d'origine israélienne a toujours puisé afin de surmonter les obstacles, a façonné sa personnalité en le menant à explorer des coins reculés du Vieux Continent. Quelques mois après avoir fui la guerre en Ukraine, il raconte son histoire dans un récit biographique intitulé Le garçon qui voulait jouer au hockey.
Par ce livre publié mercredi par les Éditions Hurtubise, l'homme de 31 ans souhaite entre autres montrer la résilience aux épreuves qui l'habite et dont ses parents Alexei et Anna font preuve.
De l'expatriation de ses parents de la Russie à Israël, puis vers le Canada, où la famille a élu domicile non sans trimer dur, en passant par une mystérieuse blessure qui le handicapera pour le reste de sa vie, sans oublier ses nombreux séjours outre-mer pour alimenter sa vive passion, Eliezer Sherbatov dresse un portrait de sa situation familiale et personnelle dans l'ouvrage le mettant en vedette.
Quand quelque chose est difficile, quand il y a des obstacles, on ne veut pas essayer de trouver le chemin facile. Il faut s'arrêter et se dire : “Quelle est la prochaine étape?” La vie, ce n'est pas tout le temps planifié. [...] On peut le remarquer dans mon livre, avec beaucoup de chapitres un peu bouleversants, parfois tragiques et drôles, indique-t-il.
« Quand on trouve quelque chose que l'on aime, une passion, on se perd là-dedans et tous nos problèmes, tout ce qu'il y a autour, on l'oublie. Je trouve que c'est vraiment important que chaque personne trouve une passion pour soi parce que c'est comme ça qu'elle aura son moment pour s'enfuir dans son propre monde. »
Dans son cas, le hockey lui a permis de s'évader après qu'un accident banal en patins à roues alignées eut mis sa carrière naissante en suspens. Alors âgé de 13 ans, le jeune adolescent a trébuché dans une ruelle du quartier Sainte-Dorothée. La suite a été problématique.
Son genou gauche a absorbé le choc lors de sa chute. Dans les jours qui ont suivi, il s'est mis à ne plus ressentir de sensation dans la partie inférieure de sa jambe.
Trois interventions chirurgicales subies en plus de deux ans n'ont pu lui apporter la guérison souhaitée, un nerf étant trop endommagé. Il souffre encore à ce jour du syndrome du pied tombant.
Quand je suis sur la glace, c'est comme mon plâtre. Je n'ai alors pas de handicap, je suis moi-même et j'appartiens à cette glace. Je vis avec [ce problème de santé], et malheureusement, je ne peux rien y changer. Ç'a forgé mon caractère, ç'a fait ce que je suis maintenant, confie-t-il.