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L’héritage de Jean Paul Riopelle célébré en France
Radio-Canada
L’empreinte de Jean Paul Riopelle a largement outrepassé les frontières du Canada. Cet été et l’an prochain, l’œuvre du peintre québécois sera mise en valeur jusqu’en France, où il a passé la moitié de sa vie, à l’occasion des célébrations entourant le centenaire de sa naissance.
La Fondation Riopelle, qui orchestre les festivités, a annoncé cette semaine une série de partenariats avec de grands établissements français, comme le Centre Pompidou et la Fondation Maeght, grande source d’inspiration de l’artiste.
Ceux-ci viennent enrichir la programmation canadienne du centenaire, qui englobe notamment l’ambitieux concert Riopelle symphonique, présenté en février, et le très attendu Projet Riopelle de Robert Lepage.
Jean Paul Riopelle, qui a passé près de 40 ans en France, est l’un des rares artistes du Canada à avoir laissé sa trace au sein de la scène artistique parisienne de l’après-guerre, défendant la liberté de créer et l’art sans compromis, rappelle Manon Gauthier, directrice générale de la Fondation Riopelle.
C’est touchant de pouvoir revenir symboliquement, de pouvoir ramener Jean Paul Riopelle ici après toutes ces années, explique-t-elle en direct de Paris, où sera lancé mercredi ce premier volet européen des célébrations du centenaire de Riopelle.
La Fondation Maeght, carrefour artistique nourri par l’art de Miró, de Braque, de Bonnard, de Calder, de Chagall et évidemment de Riopelle, sera l’hôte de l’exposition Parfums d’ateliers de juillet à novembre. Avec cette vitrine de 180 œuvres, Yseult Riopelle, fille de Jean Paul Riopelle, a l’ambition de recréer un voyage dans les ateliers de son père, mettant en lumière l’évolution de ses techniques et de son savoir-faire.
Le lieu revêt une importance toute particulière pour la famille Riopelle, qui entretient des liens intimes avec la famille Maeght depuis les années 1960. C’est la Fondation Maeght qui a inspiré Jean Paul Riopelle à mettre sur pied sa propre fondation, qu’il entrevoyait comme un haut lieu de collaboration artistique, et qui a finalement pignon sur rue sous la forme de l’Espace Riopelle du Musée national des beaux-arts du Québec d’ici 2025-2026.
L’exposition s’inscrit d’ailleurs dans ce même esprit de multidisciplinarité. Elle sera présentée à l’occasion d’un été d’activités consacrées à Jean Paul Riopelle par la Fondation Maeght. Musique, cinéma, danse et ateliers pour les enfants sont à l’horaire dans cet établissement culturel à l’architecture étonnante, niché dans les arbres à une vingtaine de kilomètres de Nice.
C’est un retour aux sources, soutient Manon Gauthier. Riopelle souhaitait soutenir le développement de la relève, réunir une pléiade de disciplines artistiques. Il voulait, à la fin des années 60, sauver des métiers, des traditions, des savoir-faire, et rassembler des artistes et des artisans d’ici et du Québec, autour de rencontres des créations.