L’exposition sur Jean-Michel Basquiat et la musique s’ouvre à Montréal
Radio-Canada
L’ambitieuse exposition multimédia À plein volume: Basquiat et la musique sera lancée ce samedi au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), et se conclura à la mi-février. Des tableaux, dessins, vidéos et extraits sonores attendent le public pour mieux comprendre l’influence que la musique a eue sur le travail du mythique artiste peintre new-yorkais, disparu en 1988 à l’âge de 27 ans.
Pour mener à bien son projet, le MBAM a fait appel au Musée de la musique de la Philharmonie de Paris et à son commissaire invité Vincent Bessière. Ce spécialiste du jazz a collaboré avec le musée montréalais en 2010 pour une autre exposition multimédia, We Want Miles, consacrée au trompettiste Miles Davis.
Quand j'ai commencé à m'intéresser à la peinture de Jean-Michel Basquiat, je repérais dans ses tableaux des allusions au jazz que personne ne semblait voir, des références un peu cachées par exemple, explique Vincent Bessière.
Il cite notamment la fille du jazzman Charlie Parker, Pree, morte en bas âge, dont la présence se fait sentir subtilement dans plusieurs toiles de Basquiat.
La musique ne représentait pas qu’une source d’inspiration pour le peintre avant-gardiste, qui était un mélomane possédant une collection de plus de 3000 albums. Elle déterminait carrément son processus créatif, croit Vincent Bessière.
À la fois fan de musique classique (Maria Callas, Beethoven) et de musique contemporaine de son époque (le rock bruitiste, la new wave), Basquiat réussissait à transposer l’éclectisme de ses goûts musicaux à la sphère visuelle.
Pour lui, tout ça c’était un même brouhaha; il y a cette idée que les choses se correspondent, s’entrechoquent, affirme Vincent Bessière.
Lorsque Basquiat peignait, il y avait un disque sur la platine, la radio était allumée, parfois la télévision aussi, les fenêtres étaient ouvertes – on sait que New York est une ville bruyante – et tout ça créait une espèce de bulle dans laquelle il créait.
Une analyse que partage le directeur général du MBAM, Stéphane Aquin. Le jazz, l'improvisation, mais aussi le hip-hop, le cut and paste, la répétition sont devenus des procédés compositionnels; c'est comme s’il peignait en musicien, dit-il.