L’ex-président François Hollande témoigne au procès des attentats de Paris
Radio-Canada
Un ancien président de la République à la barre : François Hollande a commencé à être entendu mercredi au procès sous haute sécurité des attentats du 13 novembre 2015 qui ont endeuillé Paris, où il a été cité comme témoin par une association de victimes.
Depuis le 8 septembre, la France juge 14 hommes accusés, à des degrés divers, d'avoir participé aux attentats du 13 novembre 2015 survenus à Paris et en proche banlieue, et revendiqués par le groupe armé État islamique (EI), qui ont causé la mort de 130 personnes.
Depuis l'ouverture, son nom a résonné à plusieurs reprises dans la salle d'audience, notamment depuis le box, où Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos, a justifié les attaques djihadistes en les présentant comme une riposte à la politique étrangère de la France et de son président d'alors.
Je suis présent devant la cour pour témoigner de ce que fut mon rôle en tant que chef de l'État lors de cette nuit funeste du 13 novembre 2015, et témoigner de ce que furent mes décisions dans les mois qui ont précédé et les mois qui ont suivi.
Devant une immense salle comble, l'ex-chef de l'État a promis de répondre à toutes les questions des parties civiles, et assuré qu'il entendait justifier l'action de la France contre l'EIÉtat islamique qui sévissait à l'époque en Syrie.
Ce groupe nous a frappés non pas pour nos modes d'action à l'étranger, mais pour nos modes de vie ici même, a souligné François Hollande, terminant sa déclaration spontanée de quelques minutes par ces mots : La démocratie sera toujours plus forte que la barbarie.
La cour d'assises spéciale de Paris avait auparavant suspendu l'audience, pour délibérer sur les demandes de plusieurs avocats de la défense, qui s'opposaient aux auditions de François Hollande et de chercheurs et universitaires. Elle a décidé de rejeter ces demandes.
On veut juste que ce soit un procès, c'est tout, pas une cérémonie de commémorations et une tribune, ni un spectacle, a déclaré Me Martin Méchin, l'avocat de l'un des accusés.
Après sa déclaration spontanée, François Hollande répondra aux questions de la cour et de toutes les parties, dont ceux qui le mettent en cause.