
L'Estrie victime de sa popularité
TVA Nouvelles
Après les Laurentides, c'est la région de l'Estrie qui a connu la plus grande migration selon le bilan migratoire interrégional 2020-2021 de l’Institut de la statistique du Québec. Pour la région, c'est une excellente nouvelle, mais qui amène son lot de défis, particulièrement en matière de logement.
Dans la dernière année, le territoire a gagné 8 554 résidents, un sommet depuis les 20 dernières années. La majorité de ces migrants interrégionaux proviennent de la métropole. Une tendance observée depuis quelques années, fortement accentuée par la pandémie.
De plus, ce ne sont pas seulement les villes comme Sherbrooke, Magog, Granby et Bromont qui sont populaires. Les MRC du Haut-Saint-François, du Val-Saint-François, du Granit, de Coaticook et des Sources ont elles aussi fait le plein de nouveaux habitants en 2021. «Toutes nos régions ont un bilan migratoire positif, ce qui est formidable, tout comme le fait que les jeunes de 25 à 29 ans sont aussi plus nombreux à arriver qu’à partir de la région», a indiqué la directrice générale de Vision attractivité Cantons-de-l’Est, Vanessa Cournoyer-Cyr.
Pour les entreprises qui ont un criant besoin de main-d’œuvre, ces nouveaux Estriens sont plus que bienvenus. «On est très heureux d’accueillir ces personnes et ces familles», a commenté le ministre responsable de la région de l’Estrie, François Bonnardel. «C’est évident qu’on doit s’adapter et nous assurer d’être en mesure de leur offrir les services dont ils ont besoin.»
L’habitation est l’un des principaux enjeux de la région. Le prix des maisons est en constante augmentation et les logements disponibles se font de plus en plus rares. Uniquement à Sherbrooke, la ville vient d'accueillir 1 780 résidents supplémentaires. C'est 1 000 de plus que lors des deux années précédentes. «On a une responsabilité d’accélérer la construction de nouveaux logements, mais il faut le faire tout en conservant notre identité», a réagi la mairesse de Sherbrooke Évelyne Beaudin. «On veut conserver nos milieux naturels et nos espaces verts qui font la belle réputation de Sherbrooke.»
Concernant les places en garderies, le ministre Bonnardel dit être conscient des besoins : «À court terme, c’est environ 1 000 nouvelles places qui seront créées dans la prochaine année en Estrie. C’est absolument essentiel pour que les mamans et les papas puissent retourner sur le marché du travail.»
Le groupe de parents «Ma place au travail» a demandé au gouvernement de mettre en place des mesures d'urgence. «C’est maintenant qu’on a besoin de places en garderies, ça ne se crée pas avec un coup de baguette magique, dit la jeune mère Joëlle Bernard. Il faut une intervention immédiate, peut-être permettre aux parents mal pris de prolonger leur congé parental parce qu’il y en a qui vont se retrouver devant un véritable problème.»