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L’entente Hydro-Énergir moins avantageuse que l’électricité, conclut une étude
Radio-Canada
L’offre biénergie proposée par Hydro-Québec et Énergir est-elle avantageuse pour les consommateurs? Une étude conclut qu’il pourrait en coûter plus cher pour les clients au gaz naturel qui voudraient l’adopter plutôt que se chauffer entièrement à l’électricité.
L’entente entre la société d’État et sa concurrente a été approuvée par la Régie de l’énergie en mai dernier. Elle vise à convertir des systèmes de chauffage au gaz à la biénergie afin de réduire les gaz à effet de serre.
En vertu de l’offre, les clients peuvent utiliser l’électricité pour 70 % de leurs besoins de chauffage et le gaz naturel comme source d’appoint, surtout lorsqu’il fait froid et que la société d’État veut conserver son énergie pour passer à travers les pointes hivernales où la demande est plus forte.
Mais une étude d'Écohabitation commandée par plusieurs groupes qui dénoncent le partenariat Hydro-Énergir, notamment Équiterre, Greenpeace et Nature Québec, jette un nouvel éclairage sur les économies promises par la société d’État.
Elle conclut que la biénergie coûte de 20 à 32 % plus cher que l’électricité au tarif Flex D d’Hydro (système de tarification dynamique), en utilisant un chauffage central avec accumulateur de chaleur et une thermopompe.
Selon les tarifs de 2022, il en coûterait annuellement 1196 $ pour un système électrique et 1470 $ pour la biénergie dans les bâtiments existants. L’écart est plus important pour les nouvelles habitations, 892 $ pour un système électrique, 1176 $ pour la biénergie. Selon leurs calculs, c’est aussi deux fois plus cher de se chauffer au gaz naturel.
Avec la Guerre en Ukraine et la hausse du prix du gaz, l’avantage concurrentiel de l’électricité pourrait d’ailleurs encore augmenter dans l’avenir, avance aussi l’étude.
L’accumulateur de chaleur, encore peu connu des consommateurs, permet de se chauffer sans combustible et a la particularité d'emmagasiner la chaleur. Un moyen de décarboner les bâtiments tout en gérant efficacement les pointes de demande hivernale d’électricité, un enjeu pour Hydro-Québec, affirment les groupes.
Aux États-Unis, on en voit beaucoup de ce type de système avec une tarification dynamique. En Ontario, tout comme en Europe, il y a des accumulateurs de chaleur. Ce marché peut se développer aussi ici, assure Jean-Pierre Finet, analyste au Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEE).